Jour de la Terre 2019 : Protéger nos espèces

Créée en 1970 et devenu mon- diale 20 ans après, chaque 22 avril nous fêtons la journée de la Terre. Le jour de la Terre est aujourd"hui reconnu comme l"événement environnemental populaire le plus important au monde. Le fondateur est le sénateur américain Gay lord Nelson. Il proposait alors à ses étudiants de mettre sur pied des projets de sensibilisation à l"envi- ronnement dans leurs commu- nautés. Aujourd"hui, le Jour de la Terre est célébré, à travers le monde, par plus de 500 millions de personnes dans 192 pays.

Le 30 mars 2005, l"Unesco publiait la première évalua- tion des écosystèmes pour le millénaire. Un rapport accablant sur l"impact de l"homme sur la planète car au cours des dernières années, les activités humaines ont considérable- ment modifié les écosystèmes pour satisfaire une demande croissante de nourriture, d"eau douce, de bois, de fibre et d"énergie... Une dégradation irréversible de l’environnement et du monde animal, aux conséquences désastreuses puisque le bien-être de l"Homme est directement menacé d"ici à quarante ans. Cette année Le Jour de la Terre met- tra en avant l’extinction des espèces qui malheureusement ne fait que s’accélérer. Mammifères, poissons, oiseaux et insectes toutes les espèces sont menacées. Les objectifs définis par les organisa- teurs «Réseau Journée de la Terre» pour cette année sont les suivants : 1- Éduquer et sensibiliser la popu- lation à l"accélération du rythme d"extinction des millions d"es- pèces, aux causes et aux consé- quences de ce phénomène. 2- Mettre en place des politiques de protection des espèces et de leurs habitats. 3- Organiser et activer un mouve- ment mondial de conscientisation sur le thème de la nature et de ses valeurs. 4-Encourager les actions indivi- duelles telles que l"adoption de régime alimentaire végétarien, l’arrêt de l’utilisation des pesti- cides et des herbicides. En Guadeloupe l’environnement est depuis de nombreuses années une source de préoccupation. Blanchi- ment des coraux, pollution des sols et des eaux, envahissement des sar- gasses, brumes de sable, envahis- sement par les déchets plastiques sur le littoral, dégradation des zones humides et de la man- grove, sont les exemples des agres- sions que subissent nos 1700 km² de Terre de Guadeloupe au beau milieu de la Caraïbe. La fragilité de notre environnement face à cette somme d’agressions n’est plus à démontrer et la prise de conscience citoyenne est effective aux vues des différentes actions qui sont menées ici et là par un nombre toujours plus croissant d’associations dédiées à la protection de l’environ- nement. Ecoles, associations ou groupes d’amis organisent des ramassages de déchets sur nos plages et autres zones littorales fré- quentées par la population. Les com- merçants aussi participent en se limi- tant dans l’utilisation des sachets plastiques pour leur clientèle. Reste qu’en Guadeloupe les collectivi- tés semblent avoir du mal à emboiter le pas de cette grande marche pour le respect de notre environnement. N’aura-t-il pas fallu une mobilisa- tion sans pareil de la population et d’associations pour faire entendre raison à la Région pour revoir son projet de Super motard qui devait être implanté en pleine zone humide qui de surcroit est en phase de réhabilitation. Idem pour la commune de Petit- Bourg qui souhaite construire un golf de montagne en pleine forêt, dernier témoin d’une écologie endémique aux Petites-Antilles abritant des espèces de chauve-souris et d’oiseaux tel le «Pic-bois» qui elles sont endé- miques à la Guadeloupe. La destruc- tion programmée, dans le seul but de répondre à des besoins mercan- tiles sous couvert de développe- ment économiques, d’environ 200 hectares de ces terres à la fois remarquables écologiquement mais aussi en partie destinées à une production agricole saine, prouvent que les décideurs politiques guade- loupéens sont loin de cette conscience environnemental dont fait de plus en plus preuve une grande partie de la population. Il y a un profond décalage entre celle- ci et ses représentants qui semblent, par leur comportement et leur déci- sions, attachés uniquement aux pro- fits et ce au détriment d’une flore et de l’habitat d’une faune parfois endé- mique à notre région; Fleurir une commune peut-il compenser la des- truction de centaines d’arbres et la disparition de centaine d’hectares de terre agricole ? En intégrant ce mouvement mondial de préservation de l’environnement, des espèces animales et de leur habi- tats, mouvement qui est mis en avant chaque 22 avril, la Guadeloupe doit continuer de se mobiliser, malgré les politiques réfractaires acquises aux profits mercantiles, pour protéger ce qui se trouve être l’une de ses plus grandes richesses, sa biodiversité. Il n’est pas trop tard pour agir en citoyen responsables et organisés pour préserver notre milieu naturel qui abrite les espèces indispensables à la continuité de la vie comme les insectes et tout particulièrement les abeilles nécessaires à la pollinisation des arbres fruitiers. Si nous ne le fai- sons pas, les générations futures seront en droit de nous reprocher de ne pas nous être souciés de cette Nature source de toutes vies.