Les Assisses de la Maison Départementale de l'Enfance

La Maison Départementale de l'Enfance (MDE), établissement public autonome, à caractère social, au service de l'aide sociale à l'enfance, a tenu ses premières Assises le mardi 12 et le mercredi 13 mai 2015. Le thème : «Prendre soin de la personne accueillie à la MDE» à partir de trois grandes thématiques : - Le placement de l'enfant:a rrachement/protection. - L'accompa gnement à l'épr euve du réel - Le ma na gement et la Péda gogie

Ces assisses sont les pr emièr es qui déclinent une photographie assez complète des tr ois structures qui composent la MDE : le service technique, les services logistiques et les services généraux. Des professionnels du secteur éducatif sont intervenus pour rappeler comment il est important de confirmer le rôle important que jouent toutes les catégories et corps de métiers dans ces actions éducatives, pédagogiques et d'épanouissement pour le bon développement de ces jeunes. Les personnels administratif et du transport prennent toute leur part dans ce processus d'accompagnement éducatif et pédagogique, même s'ils n'ont pas présenté leurs missions respectives. Selon une puéricultrice stagiair e, en 1995, s'étaient tenues des Assises qui avaient pour thème «Les journées techniques de la pouponnière». C'est donc une MDE en évolution permanente. Les riches interventions, ont mis en lumière l'importance de chacun dans son domaine de compétence. Les équipes se sont attachées à décrire, le lieu d'accueil et de vie, les différents aspects du premier accueil et l'organisation du séjour. Leur rôle est d'accompagner, de soutenir, les enfants, en prenant en compte ses besoins fondamentaux, physiques, intellectuels, sociaux et affectifs, ainsi que le respect de ses droits. Pourtant, une certaine logique comptable, vient remettre en cause ces différents principes de prévention et d'actions curatives, ont-elles tenu à fair e savoir. D'où la raison qui a conduit à organiser ces Assises pour fair e une analyse des pratiques car, on est en danger, a rappelé avec for ce, un cadr e socio-éducatif. En dépit de la mise en œuvre d'un projet d'établissement réactualisé tous les cinq ans, de nombreux manquements entravent la cohésionnécessair e dans l'établissement. Un diaporama de la MDE a été présenté, mais ce qui a favorisé davantage le débat a été la scénette intitulée : «Un accueil d'urgence à la MDE», qui a été mis en scène par un éducateur spécialisé de la MDE, compositeur conteur-auteur. Les invités ont pu se r endr e compte, à travers les débats, que c'était une certaine caricature rappelant de tristes réalités : les directives de réduction des budgets imposées par les organismes de tarifications, pr enant le pas sur les préoccupations de bonne qualité de la prise enchar ge et de l'accompagnement des usagers. LA MDE, UN CHOIX CONSCIENT ET NON PASPAR DÉFAUT Les professionnels ont tenu à faire noter que l'Accueil à la MDE est un choix conscient et non pas par défaut. Les accueillis présentent des absences de repères, des difficultés à penser etc. Ils ont été confrontés à différents types de situations, y compris de violences qui ont des conséquences graves sur leur développement psychique et physique. Cette protection de l'enfance concerne également les mineurs en danger ou qui courent ce risque. L'accueil tient compte de ces paramètres et ne peut donc se réduire à un taux d'occupation maximum, sans mettre en danger les jeunes et compromettre la mission de l'établissement. Par ailleurs, le manque d'un SAS d'accueil se fait cruellement sentir. L'accueil nécessite en ef fet la démarche d'un intermédiaire familial ou d'un ASE pour ne pas hypothéquer la bonne r elation entr e l'enfant et les professionnels de la MDE. Le SAS serait l'espace favorisant ces échanges et assurant ce temps de transition nécessaire. LA MDE, VICTIME D'UNMANQUE D'INFORMATIONSPRÉJUDICIABLES À LA MISEEN PLACE DES PROJETS C'est sans agressivité mais avec clarté que les dif férents porte-par oles des équipes ont expliqué leurs conditions de travail se traduisant, par exemple, par un manque d'informations préjudiciables à la mise en place des projets individuels pour ces jeunes. On note une absence criante de structur es pour empêcher que les accueillis ne restent à la MDE plus d'un an. Il faut aussi souligner ce sentiment de culpabilité et d'impuissance du personnel éducatif du fait de ne pouvoir faire bénéficier à l'accueilli de ce temps d'écoute individuel dès qu'il en éprouve le besoin. Faute de moyens matériels et humains on passe parfois à côté de situations dedétr esses flagrantes.