Dans l'œil du cyclone «A.R.S.» !

Le crédit,voila le credo du capitalisme ! ... In le capital,Karl Marx

L ors d'une rencontre avec tous les principaux intéressés du secteur sanitaire et médico- social, le lundi 15 juillet 2013, l'ARS a décliné comme suit son plan régional de santé :

- Le suivi de mise œuvre du PRS (Plan Régional de Santé) -suivi de schémas régional de l'organisation des soins (SROS)- aspects financiers. - Le plan santé mentale. - La filière soins de Suite et de Réadaptation (SSR). - La communauté hospitalière de territoire.

Divers autres points étaient à l'ord - re du jour. Malgré des discussions marathons, on n'a pas réussi à les épuiser. Ces sujets ont été reportés pour être traités à la prochaine réunion de la commission spécialisée d'organisation des soins. Nous rappelons que le PRS a été déjà rejeté par la quasi-totalité des organisations syndicales dont la CGTG, un certain nombre d'élus et de responsables de santé et du social. Pour cause, ce plan sonne le glas de la permanence de soins sur tout l'archipel Guadeloupéen, le territoire de Saint-Martin et le pays de Saint-Barthélemy. C'était l'occasion pour la CGTG de réitérer ses avertissements, quant aux consé - quences dramatiques qui s'en sui - vraient si ce plan continue à être mis en application, sans un changement de braquet radical. La CGTG n'a pas cessé ses avertisse - ments depuis les débuts des tra- vaux sur ce PRS en 2010. Elle est de nouveau intervenue, dès le lundi 01 juillet 2013, au siège de l'Agence Régionale de la Santé sise Bisdary Gourbeyre, ou a eu lieu une rencontre entre une délégation de la fédération santé et action sociale de la CGTG et l'A.R.S. En effet, ce plan constitue une réorganisation en profondeur del'of fre de soins autour de 5 Domaines :

- Le handicap et le vieillissement - Les risques sanitaires - La périnatalité et la petite enfance - Les maladies chroniques La santé mentale, santé des jeunes, addictions

A vec pour corollaire aussi l'applica- tion sans faille, pleine et entière des diverses réformes destinées à imposer une gestion comptable del'of fre de soins, c'est-à-dire le plan hôpital 2007-20012, la loi hôpital, patient, santé, territoire (HPST) et la tarification à l'Activité (TAA). Aujourd'hui, c'est la mise en concurrence des établissements à partir notamment des lancements d'appels à projets d'actions qui ont fait la preuve de leurs intérêts et de leur ef ficacité, ou elles se mènent déjà. C'est l'obligation de plans de retour à l'équilibre (PRE) sous peine de se voir mis sous tutelle. Par la mise en concurrence de l'activité d'éducation thérapeutique et sa mise sous tutelle, le Centre Hospitalier de Basse-Terre, connait ces deux circonstances et il doit faire face à une perte de 109 emplois et le non remplacements des départs à la retraite des agents. Ces réformes ont organisé le déficit de nos structures, car, il faut s'assurer des recettes pour engager des dépenses. Aucune activité ne peut être entreprise autrement et on fait obligation de développer des activités. N'oublions pas que le pas - sage du Budget Global à la Tarification à l'Activité (TAA) quoiquel'on puisse dire, c'est faite sans véritable préparation à cette nouvelle culture budgé- taire et sans que l'on ait donné les moyens de la résorption du déficit existant. Aujourd'hui, il s'agit de prodiguer des soins (non de soigner) que si le coût peut être supporté par celui à qui on dispen- se ces soins ou par un tiers.

Par ailleurs, on assiste à travers la mise en œuvre du schéma régional d'organisation des soins (SROS) à la mise en place d'une reconversion totale de l'ensemble de nos hôpi - taux public. Une reconversion de nos hôpitaux de Selbonne, de Beauberthuy, de Marie-Galante, de Capesrerre-Belle-Eau, vers une orientation médicosociale. La partie sanitaire est centrée quasiment essentiellement vers le CHU, mais tout en supprimant à ce dernier des lits, des places et un nombre à peine croyable de postes (il est envisagé de supprimer 900 emplois d'ici 2018). T out est fait pour asphyxier les équipes soignantes afin de créer les conditions d'une accélération des transferts et fermetures d'activités. Cette situation est intolérable, elle met en danger les équipes soignantes poussées au grand désespoir, elle met à mal la prise en charge des patients(les collègues de la maternité et ceux de la psychiatrie du CHU ont tiré la son - nette d'alarme en ce premier semestre 2013.à ce sujet). On a renforcé les déserts médicaux en détri - cotant un système de soins, qui ne réclamait que de combler par des créations ou des maintiens plus performants de services de santé de proximité. Sans s'assurer de la faisabilité des propositions sur les - quelles on s'est appuyé pour convaincre de ces rationalisations, rigueur budgétaire oblige. L'ARS redimensionne l'activité sanitaire et développe l'activité médicosociale, moins coûteuse. L'Etat se défausse en quelque sorte sur la collectivité départementale et sur la Sécurité Sociale de Guadeloupe par le biais des accords passés avec la direction de cette dernière. C'est, ainsi, que l'on a entendu l'ARS avouer à cette présente réunion, sa difficulté à débloquer deux hélicoptères, dont un relevant du public car il nécessite une autorisa - tion du ministère de l'intérieur et rien n'est gagné en la matière ou tout au moins cela risque d'être très long. Pourtant il a été imposé la disparition de l'obstétrique à marie-galante, de la réanimation à Basse-Terre en mettant en avant le fait que des transferts héliportés des patients sont mis en place, ce que l'on peut qualifier de trompe- rie, sans chercher à faire aucune- ment dans la démagogie. On n'est pas contre l'apport d'un hélicoptère médical, seulement comme un complément à des services existants et non comme un moyen de justifier la suppression de structures utiles à la population. Cet exemple est démonstratif de ce qu'une décision unilatérale et tech- nocratique peut engendrer. D'autres exemples peuvent se compter en nombre et il ne suf - fit pas, à chaque drame qui survient, de communiquer comme le fait souvent les autorités, nous sommes très loin de la résolution de nos problèmes.

Pour comprendre la logique qui nous est imposée, il faut tout simplement nous référer aux principes à la base du système de la mondia - lisation capitaliste et de l'ultra-libé- ralisme européen qui font de la santé un business et du corps humain une marchandise.

La directrice actuelle de l'ARS, Madame Mireille Willaume, doit être remplacée dans sa fonction par un ancien Directeur de la Santé et du développement Social (DSDS) de Guadeloupe, Monsieur Patrice Richard, ne nous leurrons point : la feuille de route sera la même. Mais la CGTG saura défendre les intérêts des travailleurs de la santé et du médico-social qui doivent, aujour - d'hui, subir la foudre de la rigueur budgétaire et de la logique comptable se mettant en danger et offrant une prise en charge à minima faute de moyens humain et matériel. Jusqu'où ira cette logique ? La Guadeloupe a déjà subi un lourd tribu de la restructuration hospitalière ; ces suppressions d'ac - tivités et suppressions de services se sont de nouveaux coups durs por - tés à ce secteur et une catastrophe pour la Guadeloupe, car ce sera cause de nouvelles augmentations du chômage, de pertes de lits et de places. La CGTG dénonce, avec véhémence, ces décisions ou menaces de fermeture des services, au Centre Hospitalier de Sainte-Marie de Marie-Galante, au Centre Hospitalier de Capesterre Belle- Eau, Centre Hospitalier de Basse- Terre, comme partout. Elle dénonce également et s'oppose à toutes les fermetures des structures de santé de proximité qui se poursuivent, par une application pratique - ment sans faille, de la loi H P S T. Seule la mobilisation et le rapport de force à l'avantage des usagers sauront faire cesser l'hémorragie. Il faut se donner les moyens de développer ce rapport de force salvatri - ce, l'urgence est bien de stopper le dépeçage de nos services hospita- liers et d'obtenir le maintien d'un vrai service de réanimation, de néo-natalité - avec les moyens adaptés, des services de médecine et de psychiatrie avec des lits, des services de biologie médicale, de radiologie et des activités d'ophtal - mologie, des médecins au fins de constats de décès de personnes à des heures tardives, le week-end et jours fériés et la mise en place de gardes médicales de 0 à 6 heures…etc. Nous avons passé toutes les stades et couleurs d'alertes, et nous sommes encore dans l'œil du cyclone. Seuls la solidarité et le cou - rage des travailleurs et des usagers de la santé et du médico-social seront de taille à faire face et à préparer l'après cyclone.