La préférence guadeloupéenne à l'emploi

C es dernier temps, les médias officiels aux ordr es,s'émeuvent de l'em- bauche de tr a v ailleurs portugais sur un chantier du BTP en Guadeloupe.Il ne s'agit pas de tr a - vailleurs de la Caraïbe, mais,bel et bien d'Européens. Est-ce de l'hypocrisie ou un coup de pub ? Ils ne peuventignor er la dir ectiv e Bolkestein,une arme de guerre sociale.

La presse officielle a eu «l'audace» de demander au servi- ce de la préfecture de s'ex - pliquer et de dire le bon droit de ces entreprises capitalistes, employant des travailleurs portugais enGuadeloupe. Il faut dire que cela fait plusieurs mois que ces travailleurs sont embauchés sur des chantiers en Guadeloupe. Les Guadelou- péens ont pu les voir aussi opé- rer dans des travaux sur le réseau câblé du secteur de la communication, sans que pour autant aucun média ou organisation ne réagisse. Comment auraient-ils pu le faire, sans donner raison au Parti Communiste Guadeloupéen qui a posé publiquement et depuis longtemps cette revendication : la préférence locale à l'emploi. Revendication qui n'a pas encore trouvé d'écho dans les syndi - cats. D'ailleurs, un de nos mili - tants a été traduit devant le tri- bunal pour «incitation à la haine raciale», par le Procureur , parce qu'il appelait ses com- patriotes saintannais à se réapproprier de leur plage comme outil de travail, occupée principalement par desexogènes.

Aujourd'hui, la presse officiel- le, au lieu de jouer au candide sur cette affaire de présence de travailleurs portugais, aurait dû s'attacher à informer les Guadeloupéens. Alors, de quoi s'agit-il ? Il s'agit là de l'une des conséquences de l'intégration de la Guadeloupe à l'Europe capita- liste ultra libérale. Des pra- tiques de domination colonia- le de la France et de l'Europe qui sont en contradiction flagrante avec les intérêts de la Guadeloupe, du peuple et des travailleurs guadeloupéens. Ces faits mettent en évidence l'inhumanité du capitalisme qui, après avoir liquidé l'économie capitaliste de certains pays européens, la Grèce, le Portugal, l'Espagne, au travers de la mise en application des directives européennes, crée la concurrence entre les travailleurs, sur un marché du travail sans frontières.

LA DIRECTIVE BOLKESTEIN :

La nouvelle arme de guerre sociale élaborée par la Commission Européenne, pour "libérer" les entreprises de touteréglementation... Une arme de guerre sociale La directive Bolkestein est une loi européenne élaborée par Frits Bolkestein, libéral néerlandais, Commissaire Européen (ministre de l'Union) chargé du Marché, et membre du Groupe de Bilderberg. Publiée sous le titre anodin de "directive relative aux services dans le marché intérieur", la directive Bolkestein est une véritable arme de guerre pour la destruction des droits sociaux et de la protection environnementale. La directive Bolkestein prévoit de permettre aux entreprises européennes d'appliquer les réglementations de leur pays d'origine plutôt que celles des pays où elles sont installées. Par exemple, une entreprise dont le siège social est déclaré en Pologne pourra choisir d'appliquer les réglementations socia - les et environnementales polo - naises dans ses usines ou ses bureaux établis en France ou en Allemagne. Un salarié français embauché en France par cette entreprise polonaise devra donc travailler dans les mêmes conditions qu'un salarié en Pologne. Un acte de sabotage au bénéfice des entreprises Comme l'AMI, la directive Bolkestein vise à mettre les Etats en concurrence, en permettant un alignement sur le "moins-disant" social et environnemental. Mais la directive Bolkestein va plus loin encore, en rendant concrètement impossible l'application de toute réglementation aux entreprises. Pour cela, la directive Bolkestein prévoit de confier également au "pays d'o- rigine" de l'entreprise le contrôle de l'application des lois. Ainsi, c'est l'état polonais qui aura la charge de contrôler l'application de ses lois par les entreprises polonaises installées dans l'en - semble de l'Union Européenne. Or, actuellement, les états s'avèrent déjà incapables de contrô - ler efficacement les entreprises sur leur territoire, à cause d'un manque délibéré de personnel dans les administrations chargées de contrôler les entreprises. Qu'en sera-t-il lorsque chaque Etat devra étendre ses contrôles à l'ensemble de l'Union Européenne?... Cette mesure est donc un véritable acte de sabo- tage contre toute réglementa - tion applicable aux entreprises. L'Europe du "dumping social" Après l'élargissement de l'Europe à 25 pays, sans harmo- nisation préalable des conditions sociales et fiscales, la direc - tive Bolkestein confirme l'orien - tation de l'Union Européenne vers le libéralisme sauvage et le dumping social, afin de réduire toujours plus le "coût du travail" pour les entreprises, afin de les rendre toujours plus "compétitives", c'est à dire toujours plus "profitables". Rien de plus nor - mal lorsqu'on sait que les directi - ves de la Commission Européenne sont élaborées en étroite collaboration avec les entreprises représentées dans l'Européen Round T able...» (Source internet)

Voilà ce que l'Etat français présen- te en Guadeloupe comme la léga - lité, la loi qui devrait protéger le citoyen, dans une Gua-deloupe sous développée où le taux de chômage réel avoisinerait les 50%, où la précarité est de mise. Dans cette affaire, les travailleurs portugais ou autres travailleurs exogènes, aussi bien que les travailleurs guadeloupéens, sont les victimes du même système, des mêmes hommes qui s'unissent pour dominer la planète. Cette situation ne place pas la Guadeloupe dans l'impasse poli- tique. Bien au contraire, elle permettra une prise de conscience des Guadeloupéens car, ici, on ne peut plus faire référence au seul droit social français. La directive Bolkestein enlève tout pouvoir au citoyen et le droit qu'il incarne protège l impérialis - me capitaliste, pas le citoyen , ni le travailleur. Nous sommes, dans ce cas de figure, sur le terrain politique. La solution est politique. Elle pourrait venir de la France qui a ratifié la directive mais l'Etat n'as plus de pouvoir face aux capitalistes. Le développement harmonieux de la Guadeloupe passe par le travail endogène et non par la satisfaction des intérêts égoïstes d'une minorité d'hommes de la planète possédant les grandes firmes capitalistes et qui n'ont pour objectif que d'engranger toujours le maximum de profit au détriment des hommes et de la planète. C'est là que réside la contradiction principale qui maintient la Guadeloupe dans le sous-déve- loppement et dans la dépendan- ce de l'extérieur. La solution est entre les mains des Guadeloupéens unis pour impo - ser des rapports nouveaux avec la France et l'Europe. Les chemins proposés sont multiples. Chacun y va de son intérêt de classe, idéologique, et de ses niveaux d'expériences de lalutte. Après plus de 50 ans de luttes anticolonialistes, en lien avec le peuple et les travailleurs guade - loupéens, le Parti Communiste propose aux Guadeloupéens de sortir de l'intégration euro - péenne, d'établir des rapports nouveaux ave c l'Europe, en instaurant un pouvoir autonome de Guadeloupe émanant d'une Assemblée Consti-tuan - te élue par l'ensemble du peu - ple guadeloupéen.