Contre les patrons voyous, la CGTG part en guerre

Face aux vagues de licencie- ments déguisés de plusieurs entreprises en Guadeloupe,la CGTG (Confédération Générale du Travail de la Guadeloupe) a tenu à faire le point de vant la presse sur les difficultés que rencontrent nombre de ses mandants, avant de passer à l'offensive.

Les salariés de l'entre - prise SO.CA.NET dont le patron n'est autre que M. Eric Madinska ont dénoncé, au cours de la confé- rence de presse du jeudi 24 octobre 2013, les agissements de leur patron dont ils sont victimes. Plusieurs agents ont dénoncé des paiements tardifs. Certains ontdéclaré qu'ils n'avaient pas perçu leur salaire depuis trois mois ; d'autres se plaignent d'avoir été licenciés en sortant de leurs congés annuels. Les salariés licenciés sont au nombre de quarante, éclatés sur plusieurs petites structures. Selon ces déclarations, le chef d'entreprise cherche à créer des conflits entre les employés, en prétextant que c'est parce que l'un d'eux l'a trainé devant les Prud'hommes que l'entreprise se retrouve dans cette situation. Il s'avère que l'entreprise ne payait pas les charges de la Sécurité Sociale alors que les montants étaient prélevés sur le salaire des employés. Certains salariés ont vu leurs congés payés supprimés, sans aucune explication. Il en est de même pour ceux qui percevaient le treizième mois. Ce qui est paradoxal dans cette affaire, c'est que ce genre d'entreprise n'a jamais eu un contrôle, ni de la Sécurité Sociale, ni des services fiscaux. Selon un représentant syndical, la direction de SO.CA.NET aurait licencié certains employés, sans préavis et sans le règlement des salaires dus. D'après le témoignage d'une des employés, Mme Fortuna Libert, après de bons et loyaux services, le chef d'entreprise leur a lancé : «An bon évé zot», en d'autres termes, «je n'ai plus besoin de vous». Alors qu'au sein de l'entreprise, il y avait, en apparence, un climat acceptable, de bonne entente et de grande familiarité. Ce qui est choquant dans cette affaire, c'est qu'on n'arrive pas à comprendre, pourquoi de tel patron, avec un tel comportement, exerce en toute impunité, sans être inquiété par la justice. Le témoignage d'une salariée, Mme Tessier a été poignant. Elle qui a perdu sa fille, laquelle lui a laissé trois enfants en bas âge et qui a été licenciée en sortant de ses congés annuels, n'a toujours pas reçu son salaire. C'est avec des larmes aux yeux qu'elle faisait son témoignage devant la presse. C'est une situation cruelle qui arrache le cœur . Déjà, l'employeur a créé une nouvelle société dénommée SOC'PRO, laissant sur le carreau une quarantaine de salariés. Selon un listing qui nous a été communiqué par la CGTG, en cinq mois, on dénombre un certain nombre d'entreprises qui licencient à tour de bras. C'est le cas de : Auto-Guadeloupe48 Socréma18Boisripeaux 09 SGEC 20 Biométal06Eif fage construction 03 Florence Morgan Salako09 Rice Quick43 Phone Perfermance 17 C.M.S09 Auto-écoles08 Catering P.T.P19 Sofhyper24 Voilà, les valeurs de liberté que défendent certaines personnes dans la société. Aujourd'hui, le capitalisme c'est : «zasièt vid», c'est-à-dire que les salariés perdent tous leurs droits et tous leurs acquis puis sont jetés à la rue. Ce modèle économique, qui s'es - souffle et qui s'effrite à travers ses relais, a réduit les salariés au stade de mouchoir jetable. Comme dirait l'autre, c'est dans les dif ficultés, surtout lorsqu'on est acculé au mur, que l'on retro- uve des forces pour lutter. C'est de Madame Tessier qu'a été lancé l'appel au rassemblement et à l'u - nité de tous ceux qui ont été licenciés pour engager le combat. Déjà le lundi 28 octobre, une opération résistance sera enga - gée. Ne dit-on pas que seule la lutte paie ?