Crise sociale : Ça va péter !

Sous le poids de la crise sociale que connaît la Guadeloupe et face à l'incurie de certains chefs d'entreprises qui se croient tout permis,le climat social se dégrade sérieusement et devient de plus en plus explosive.

En effet, le mardi 05 novembre 2013, huit syndicats et pas des moindres (CFTC, CGTG, FO, FSU, SPEG, SUD PTT GWA, UGTG, UNSA) ont fait l'union pour lancer un ultimatum au gouvernement de Messieurs Hollande et Hérault, un mois avant la mobilisation prévue, au 05 décembre 2013.

Les organisations, réunies sous la même bannière de la lutte contre les injustices, ont lancé un appel à la mobilisation générale dans tout le pays pour obtenir une paralysie totale afin que le gouvernement se décide à prendre en compte leurs justesrevendications.

Les organisations syndicales dénoncent unanimement le silence assourdissant des poli - tiques légitimement élus par la population guadeloupéenne pour défendre leurs intérêts. Elles dénoncent l'initiative de la Collectivité Régionale qui organise des festivals gratuits pour amuser et faire danser les gens alors que l'on nous dit que nous sommes en récession écono - mique, qu'il faut faire des ef forts en se serrant la ceinture.

Les syndicats ont le courroux d'autant plus qu'ils constatent manifestement que les poli - tiques ne sont nullement préoccupés par les problèmes sociaux et sociétaux de la Guadeloupe. L'heure est plutôt consacrée à la préparation des élections muni - cipales de 2014 comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes. Les syndicats condam - nent le comportement du minis - tre de l'intérieur, M. ManuelV alls, qui, en visite éclair en Guadeloupe, a écourté son séjour parce qu'il était décrié en France par les étudiants.

Quant au Ministre des Outre- Mers, M. Victorin Lurel, lui qui était récemment en Guadeloupe pour l'inauguration de la chapelle de Saint-Jean Bosco (ancien centre de redressement de jeu- nes en difficultés) de la commune de Gourbeyre, il est reparti sans mot dire sur la situation alarmante de la Guadeloupe.

Le Secrétaire Général de l'UGTG (l'Union Générale des Travailleurs Guadeloupéens) réaf firme que la Guadeloupe est dans une situa- tion sociale et économique dra - matique. A en juger par les chiffres avancés, plus de 35% de la population active sont au chôma - ge, 60% sont des jeunes de moins de vingt-cinq ans.

Selon M. Elie Domota, c'est toute une génération de vingt, trente et quarante années qui est sacrifiée. Il est impossible de construire un pays en excluant sa jeunesse, avec un taux de chô - mage aussi élevé. Les conditions d'une paix sociale ne sont donc pas réunies quand autant de jeunes se retrouvent en marge de la société, a déclaré le Secrétaire Général de l'UGTG.

A cette rencontre avec la pres- se, les organisations syndica- les, comme un seul homme, ont appelé àla mobilisation du 05 décembre. Elles invitent leurs délégués dans les différentes entreprises à mettre les bouchées doubles pour informer leurs ca marades de base et les convaincre sur l'urgence qu'il y a de se mobiliser lors de cette journée île morte.

Déjà, une série de meetings est prévue dans chaque com - mune de Guadeloupe pour informer et convaincre les habitants à la juste cause. Selon M. Max Evariste de Force Ouvrière, le 05 décembre 2013, sera une première étape. La suite dépendra de l'ampleur de la mobilisation.