CONGRÈS DES MAIRES DE FRANCE :Les maires des dernières colonies tirent la sonnette d’alarme

Le 96e Congrès des maires de France s'est tenu du 18 au 21 juin 2013 au Palais des Congrès,porte de Versailles à Paris.La première journée a été consacrée comme les années précédentes,c'est depuis longtemps une tradition, aux maires des villes des «Outremer» à l'hôtel de ville de Paris.

C' est Anne Hidalgo, pre- mière adjointe au maire et candidate socialiste à la succession de Bertrand Delanoë à la tête de la ville, qui a reçu ceux qui sont considérés aujourd'hui et qui se considèrent eux-mêmes comme des «ultramarins». L'atmosphère ne se prêtait pas aux congratulations Les Présidents des Associations des maires de ces pays si lointains et encore rattachés juridiquement et politiquement à la France, ont dressé un portrait inquiétant des collectivités qu'ils administrent. Le Président des élus martiniquais, Maurice Bonte, a prévenu que «la situation de 2009 peut réapparaî - tre si nous ne nous efforçons pas de désamorcer les tensions dans un contexte économique extrêmement dégradé». Même son de cloche du côté du Président René Noël de l'Association des maires de Guadeloupe pour qui : «les nombreux problèmes soulevés par la crise de 2009 n'ont pas trouvé de solutions». Amer ou exaspéré, il enfonce le clou : «on nous demande de faire toujours plus avec tou - jours moins de moyens». La Présidente Ghislaine Arlie de Nouvelle Calédonie rebondit en renchérissant en des termes encore plus accablants pour la tutelle : «les dotations de l'Etat diminuent alors que des mesures grèvent les finances communales». Enfin le Réunionnais Roland Robert a évoqué des situations de grande détresse avec un taux de chômage à la Réunion de 35% «le plus élevé de France». Les maires des dernières colonies, à quelques mois des élections municipales, font le constat que la cause principale de tous les problèmes rencontrés dans l'administration de leur territoire réside dans le chômage de masse «qui mène à la dés - espérance de la population particulièrement des jeunes». Ils prennent surtout conscience que les collectivités qu'ils dirigent à la périphérie de «l'empire en déclin» n'ont pas les moyens de changer la situation. Après une journée de «travail», le maire de Paris est venu clôturer cette rencontre, où il a fait part de l'entière solidarité et de la recon - naissance de la ville de Paris aux territoires et populations d'Outremer pour ce qu'ils apportent à la nation française et à ville de Paris. Ensuite, ce fut le tour de Victorin Lurel, Ministre des Outre-mer de s'adresser à l'ensemble, menées en ces temps de «crise». Il a rappelé combien il est dif ficile, parti - culièrement pour nos collectivités locales de mener à bien une politique dans des territoires où chô - mage, précarité, insularité et vio - lence cohabitent. Mais, le Ministre a tenu toutefois à réaf- firmer durant son discours, l'intérêt que porte le gouvernement aux territoires d'Outre-mer : «Voilà déjà 18 mois que le gouvernement met en axe les moyens pour développer les territoires d'Outre-mer […]. C'est un travail de concertation avec tous les acteurs» tient à préciser le Ministre. Un étalage des projets que le Président François Hollande souhaite réaliser dans les territoires d'Outre-mer est fait, comme si le Ministre tenait à rappeler les engagements que le gouvernement a pris ou souhaiterait entreprendre pour nos territoires. Simple rappel ou communication électorale, l'on peut se demander . Il rappelle les projets entrepris et à entreprendre par le gouverne - ment afin d'enrayer certaines inégalités tels que : le bouclierqualit é-prix, la prochaine pro - mulgation du décret Lurel sur fixation des prix des carbu - rants, sur la transition énergé- tique qui reste selonlui l'un des atouts majeurs pour nos territoires, le tourisme, la probléma - tique de la fiscalité (taxe d'octroi de mer, défiscalisation,…). «En ces temps dif ficiles où les recettes sont nécessaires, il est plus que légitime de discuter de leur utilité» dit le Ministre. Il précise que malgré toutes ces difficultés les enveloppes du FEDER et du FS E sont en hausse, et réaffirme dans sa conclusion que le gouvernement tiendra ses engagements pour les territoires d'Outre-mer . L'assistance est sous le charme de la parole ministérielle, toutefois certains ne cachent pas leur mécontentement suite à ces projets qui ne satisfont pas ou du moins ne correspondent pas aux réalités de nos territoires et à leurs besoins.