Eloge du Marxisme

L’histoire contemporaine atteste que le monde actuel s’est four- voyé dans une impasse dont on a peine à entrevoir l’issue, et on peut conclure sans exagération à une régression de la civilisa- tion. L’état du monde en effet s’est ravalé au niveau social d’avant octobre 1917.

En témoignent les affres de l’ultra-libéralisme qui sévit sous toutes les lati- tudes, et la montée des intégrismes religieux. Les gouvernants ne savent où donner de la tête ; tant il est vrai qu’ils sont obnubilés par le mirage du profit, et l’imposition aux peuples d’un capitalisme débridé ; c’est-à-dire la mondialisation dans toutes ses manifestations, avec ses conséquences fâcheuses. En jetant un coup d’oeil rétrospectif sur les faits historiques, l’on s’aper- çoit que les socialistes du 19e`me siècle, Proudhon, Louis Blanc, etc... s’étaient déjà penchés sur la réalité sociale. Seul Karl Marx l’initiateur du matérialisme historique en proposant une esquisse des rap- ports de production plus élaborée s’inspirant essentiellement de la place de l’individu dans la division du travail, des contradictions inhé- rentes à une répartition équitable des richesses, ce, embrassant l’homme dans sa totalité, sa vision devait ouvrir une ère nouvelle à l’humanité, sous l’impulsion de Lénine le continuateur de la pen- sée marxiste qui s’attacha par la suite à donner à cette philosophie une orientation pratique optimale. Ainsi donc, nul ne peut contester que la Révolution d’octobre 1917 aura écrit en lettres indélébiles une page inédite de l’histoire humaine avec pour finalité : la dictature du prolétariat. Cet épisode historique, quelque remous qu’il ait pu susciter a changé véritablement la face du monde ; si l’on se réfère en Russie aux progrès considérables accom- plis au niveau social, par une amélio- r ation matérielle notable du sort du peuple travailleur, au plan de l’édu- cation également, défi relevé à l’il- lettrisme hérité du tsarisme, enfin à l’ascension technologique specta- culaire acquise par ce pays, grâce à la collectivisation des moyens de pro- duction. Innovation de portée inter- nationale qui n’a pas peu contribué d’autre part à la libération des peu- ples colonisés. Ainsi, plus près de nous l’économie socialiste ou planifiée aura permis à Cuba notamment dans les domai- nes de la santé et de l’éducation d’être à l’avant-garde du progrès tant dans la Caraïbe que dans toute l’Amérique latine. Au Vietnam, grâce à l’action héroïque et réfléchie d’inspiration marxiste conduite sous la houlette de Ho Chi Minh, la révolution vietnamienne a eu raison de l’opiniatreté et de l’ar- rogance américaine.

Au 21e `me siècle, ayant foulé aux pieds le marxisme-léninisme, l’on ne peut pas affirmer que l’action des gouvernants actuels vise à conti- nuer dans ce sens. Consécutivement à la destruction du mur de Berlin en novembre 1989 qui devait consacrer la disparition de l’U.R.S.S, les idéologues bourgeois avaient jubilé en concluant unani- mement à une fin de l’histoire. En fait, il n’en a rien été. Il reste que le problème social n’est pas résolu pour autant. Il continue de se poser en divers points de la planète. L’impérialisme américano-euro- péen renforçant son emprise sur les peuples à l’échelle mondiale. Ainsi en Afrique l’heure de la déli- vrance, de la décolonisation est loin d’être sonnée. Le paupérisme qui atteint des millions d’habitants est à cet égard significatif, éloquent ; car il trouve son expression dans la rapacité des nations occidentales, peu soucieuses de mettre un terme à leur politique de pwofitasyon, de brigandage, et ce, singulièrement la France qui pérennise sa domination sur les pays ayant bénéficié d’une indépendance octroyée en 1960, avec notamment l’institution pérenne du franc CFA, moyennant bien entendu la complicité active ou passive des chefs d’Etats africains. Les organismes bancaires interna- tionaux dont le F.M.I (Front Monétaire International) contri- buant tout autant à l’étouffement, l’asphyxie de ce continent. Au Moyen-Orient, Israël, en l’ab- sence du contrepoids représenté jadis par l’U.R.S.S, exerce un impé- rialisme politico-culturel à l’endroit du peuple arabe palestinien, en poursuivant en toute impunité une politique d’extermination de ces populations, sans l’ombre d’une protestation internationale, au milieu de l’indifférence générale. Le Vatican dépositaire de la foi chré- tienne y allant également de ses propos modérés, sans pour autant prendre une position claire dans ce conflit sempiternel, de nature à infléchir l’attitude d’Israël. En Europe, l’on ne peut pas dire que

la disparition du Marxisme ait favo- risé le bien-être des classes labo- r ieuses. Le vent de la mondialisation impulsé par les magnats de la finance a provoqué une instabilité s ociale dans ces pays au sein des masses populaires, illustrée par le chômage qui s’y est manifesté de façon exponentielle. Plus particuliè- rement en France, l’action des gilets jaunes a vraiment mis en lumière la notion de lutte de classes, chère aux marxistes parce que indissociable de toute collectivité organisée. En outre-mer, plus précisément aux Antilles, le néo-colonialisme connaît des variantes, des rebondissements inattendus avec les thématiques qui entourent sa vitalité : Assises de l’outre-mer, Conférence territoriale de l’action publique, etc. Aux Etats-Unis, bastion du capita- lisme, les choses sont revenues en l’état. Toutes les avancées sociales obtenues par les classes laborieuses sous la mandature d’Obama ont été réduites à néant. L’important pour Donald Trump, peu scrupuleux, est d’assurer la prééminence du capita- lisme, en demeurant obstinément fidèle à la doctrine Monroe qui consiste précisément à placer la notion d’ingérence étrangère au coeur de son action, au risque de mettre en danger la paix mondiale. En Amérique latine, l’Alliance boliva- rienne avait représenté un espoir pour le peuple vénézuélien avec Hugo Chavez. Mais depuis le décès de ce dernier le projet d’humanisa- tion des plus démunis a été remis en question à la faveur dune coalition o rchestrée par les Etats-Unis avec les membres de l’O.E.A (Organisa- tion des Etats Américains). En résumé, les nations occiden- tales véhicule de l’Européocen- trisme et les Etats-Unis conjointe- ment en niant l’identité culturelle des peuples au mépris de la dignité humaine, et en s’accapa- rant de leurs richesses rendent crédible et nécessaire la collectivi- sation des moyens de production. Il s’ensuit que dans tous les pays dont l’économie libérale ou de mar- ché est la norme de gouvernement, la condition sociale de l’homme continue d’être un mythe : les masses populaires livrées pieds et poings liés à la discrétion des puis- sances d’argent, avec les implica- tions caractérisant ce système ; c’est-à-dire délocalisation, main d’oeuvre à bon marché, chômage, licenciements économiques, renta- bilité à tout prix, toutes voies pro- pres à déstructurer l’ordre écono- mique international. Dans ces conditions le socialisme marxiste porté par les faits histo- riques à la dimension d’un huma- nisme est indépassable. Il apparait comme une thérapie aux problé- matiques concernant les rapports sociaux, et demeure, quoi qu’en disent ses détracteurs, plus que jamais d’actualité, au regard des situations conflictuelles qui ryth- ment la vie du monde, des menaces qui pèsent sur la paix et du sort des peuples en désespérance. A l’exemple des spiritualistes qui prônent la félicité dans l’au-delà, le b onheur terrestre reste possible ; sous réserve que les damnés de la terre, les prolétaires s’unissent, c onspirent pour mettre fin à la misère, et à l’exploitation capita- liste, en déjouant par leur union le complot tramé contre eux par les exploiteurs detoutes origines et de toutes ethnies. Et je serais tenté de dire comme Engel : «Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être social, mais c’est leur être social qui détermine leur conscience».