Elections cantonales aux Abymes :Chantal Lérus écrase ses concurrents

Arrivée largement en tête lors du premier tour du dimanche 22 novembre 2009, Chantal Lérus, candidate de la «Force de Rassemblement Abymien pour le progrès (FRAP)», a des raisons légitimes d’aborder, en toute sérénité, le deuxième tour du dimanche 29 novembre 2009.

En effet, les résultats des urnes ont réparti les voix comme suit :Chantal Lérus : 49,79% Alix Nabajoth, soutenu par la Fédération Socialiste du Président Victorin Lurel : 17,18%; Guy Barbeu, conseiller municipal de l’opposition aux Abymes, qui n’a pu bénéficier , tout au moins officiellement, du soutien du sénateur Daniel Marsin : 10,51% ; Laisely Edom Parat : 9,73% ; Gilbert Farouil de «l’Union Populaire pour la Libération de la Guadeloupe» (l’UPLG) : 8,53% ; Sully Tacite de «l’Union pour la Majorité Présidentielle» (UMP) : 4,26%.

Compte tenu des conditions dans lesquelles se sont dérou- lées, en 2007, les dernières élec- tions municipales aux Abymes et qui avaient donné une très forte majorité à l’actuel maire, on peut s’étonner légitimement de constaterque la candidate pour laquelle il a mis tout son poids en allant jusqu’à présider son Comité de soutien, n’ait pas été élue dès le premier tour , d’autant que son ex-rival, Daniel Marsin, sous prétexte de réconciliation et de l’unité abymienne, jadis si mise à mal, a tenu à rester en dehors de la bataille. S’agirait-il d’une perte de popularité d’Eric Jalton après un peu plus de deux années de mandat ? S’agirait-il d’une défiance de la population envers une candidate qui a fait l’objet d’informations fort médiatisées durant la période précédant les élections. Ce qui est sûr , c’est que tous les candi - dats ont été victimes de la très forte abstention (72% environ) sur les 7162 électeurs inscrits, soit un taux de participation de 38%, environ.

Les deux candidats restant en lice devront faire preuve de persua - sion pour mobiliser les électeurs pour le second tour. En tout cas, la tâche sera extrêmement dif fici- le pour Alix Nabajoth qui espère, combler son retard par la mobili - sation, en sa faveur , des absten - tionnistes du premier tour. Il a, en toute objectivité, bien du souci à se faire. En outre, même un report intégral utopique des voix des autres candidats malheureux ne le lui permet pas. Pire, par la voix du Secrétaire Général de son Parti, Jules Otto, il semblerait que la Fédération Socialiste a appelé, dès le lundi 23 novembre 2009, à voter Chantal Lérus. Celle-ci devrait, de plus, pouvoir compter sur le soutien de Daniel Marsin, comme il l’avait laissé entendre avant le premier tour , réconcilia- tion et unité abymienne obli - gent, pour la préservation, vrai- semblablement, de son mandat de sénateur.

T el est le jeu croisé d’intérêts électifs, rendu d’autant plus facile que la mode qui prédo- mine depuis un certain temps chez bon nombre d’élus est : «ni à droite, ni à gauche», mais «progressiste».

En ce qui nous concerne, nous réaf firmons que, dans un tel contexte de crise financière, sociale, économique, culturelle, tous les élus de la Guadeloupe devraient se positionner clairement pour une décolonisation structurelle de la Guadeloupe, en se prononçant, sur la base d’un Projet Guadeloupéen, pour une évolution statutaire.

En quoi faisant, les élections au- raient toute leur signification.