Le deuxième sommet de la CELAC s'est tenu à La Havane les 28 et 29 janvier 2014
Passer de “l'acharnement médiatique”à son contraire, le “silence médiatique total”, est un exercice parfaitement maîtrisé par toute la presse nationale française,ainsi que par leurs relais,nos ronds-decuir locaux.Caraïbes ? Connaissent pas !
“Les petits soldats du journalisme” ont parfaitement intégré, comme jadis le chien de Pavlov, le concept de la “soumission aux ordres”, qu'ils respectent et appliquent à la lettre.
Chez nos voisins Cubains, les 28 et 29 janvier 2014, s'est tenu à La Havane, le deuxième Sommet des 33 pays, dont notre voisine la Dominique, qui composent la Communauté des Etats Latinoaméricains et Caribéens (CELAC).
T rente trois pays d'Amérique latine décident que dans cette région, “se renforce une zone de paix, dans laquelle les différences entre nations se résolvent de façon pacifique par la voie du dialogue et de la négociation ou d'autres formes de solutions, et en plein accord avec le droit international”, qu'ils aient intégré dans ce projet, “les revendications et les agendas des autochtones et afro-américains, et commencé à protéger réellement l'environnement.”
Mis en place un train de mesures contre : la pauvreté, l'analphabétisme et les inégalités, en faveur de la sécurité alimentaire, du développement agricole, de la coo pération technique et scientifique, de l'intégration économique et financière”, mesures qui pourtant figurent en bonne place dans les fameux “Objectifs du Millénaire 2000/2015 pour le Développement”, n'aient pas été considérées comme des informations majeures, importantes, ni fait l'objet d'une analyse sérieuse.
Les médias se sont concentrés sur Sotchi, les conséquences des frasques de François Hollande, ou d'autres balivernes sans importance, qui ont été livrées en pâture au bon peuple pour contribuer à ce qu'ils désignent cyniquement, sans rire, sans scrupule, “la construction de l'opinion publique”...
Les seuls pays mentionnés ont été l'Ukraine, la Syrie, la République Centre-Africaine le Mali, tous les pays où il y a des conflits militaires, ou des coups d'Etat en cours et auxquels les USA et l'Europe participent activement. Les ventes d'armes sont vitales, elles ne doivent pas s'arrêter. Ce “silence médiatique” s'explique aussi dans le manque d'intérêt des USA, leur peur pour que soit exposé, analysé publiquement, le pourquoi de l'accord commun entre 33 pays pour exclure celui de Barak Obama et le Canada de cetteorganisation.
Citons quelques griefs faits aux USA : “Ingérence dans les affaires intérieures de leur pays, blocus contre Cuba depuis cinquante ans, piétinant ainsi les résolutions de l'ONU, complicité avec la Grande Bretagne qui continue d'occuper les îles Malouines, soutien aux multinationales du pétrole, des mines, de l'agrobusiness” qui détruisent l'environnement, en même temps que les communautés indigènes qui y vivent.
Les Etats-Unis ont par ailleurs longtemps considéré cette région comme leur chasse gardée. Ils y ont imposé des dictatures militaires, organisés des coups d'Etat comme au Chili ou à la Grenade pour contrer la montée des aspirationspopulaires.
Garantir l'accès à des livraisons d'énergie Au moment même où Total, actionnaire principal de la Sara montrait ses muscles, au moment où son sémillant président directeur général Christophe de Margerie, de manière condescendante, méprisante, menaçait la Guadeloupe d'asphyxie, de nous priver d'énergie, les pays de la CELAC s'engagent eux dans une toute autre voie, celle de la solidarité latino-américaine, caribéenne, et de la responsabilité.
Le document final du Sommet, dans son paragraphe consacré à l'énergie l'indique clairement : “Réaffirmer, peut-on lire, qu'il faut développer et appliquer des politiques qui garantissent l'accès à des livraisons d'énergie socialement inclusives, fiables, durables et compétitives, respectueuses de l'environnement, conformément aux cadrages juridiques et aux normes des pays de la CELAC. Promouvoir une utilisation efficace des sources renouvelables, non renouvelables et non classiques dans une combinaison équilibrée, compte dûment tenu des besoins et des circonstances particulières de chaque pays.”
Sans crispation, sans relation de dépendance, sans propos méprisants, les pays de la CELAC, en toute indépendance, en dépit de leur diversité, de leur richesse ou de leur taille, dans un respect total, cherchent à établir des relations mutuellement avantageuses.
En pays colonisé comme à la Guadeloupe, où il faut se soumettre aux aléas de l'extérieur, il y va tout autrement !
Le chef blanc menace, fronce les sourcils, élève la voix, et attend de voir l'effet produit... Profits, retour immédiat sur investissement obligent ! Telle n'est pas la philosophie des pays de la CELAC.
“Œuvrer, disent-ils dans la résolution finale du Sommet, pour la mise au point d'une conception d'intégration régionale qui, sans écarter les modèles déjà essayés ailleurs dans le monde, s'adapter aux particularités politiques, historiques et socio-culturelles de l' Amérique latine et des Caraïbes, à partir d'une approche partagée et qui comprendra des accords qui nous permettent de consolider des principes communs, et d'aborder d'une manière équitable les asymétries régionales.” Telles sont les informations que la presse internationale, nationale française, ou locale ont refusé de porter à la connaissance des peuples. Au motif sans doute qu'elles seraient subversives.
En tout cas, ce “silence médiatique total” n'empêchera pas cette région - Amérique latine/Caraïbes - de montrer la voie, d'être la région phare de ce début de 21e siècle, pour la résolution des maux : humain, économique, environnemental..., engendrés par le capitalisme prédateur .
Les pays du tiers-monde encore maintenus en esclavage économique, militaire, politique : consensus deW ashington, ajustements structurels, dettes exorbitantes, Banque Mondiale, Fond Monétaire International, abandon d'une partie de leur souveraineté, etc, s'en sortiront au cours de ce 21e siècle. Notre région Amérique latine - Caraïbes montre la voie. L'Afrique et bien d'autres régions du monde ne resteront pas longtemps insensibles à cette voie . N.B. Communauté des Etats latino-américains et Caraïbes (33 pays)
Superficie : 20 454 918 km2 Population : 591 662 000 habitants Etats membres : Argentine, Bolivie, Chili, Colombie, Costa Rica, Cuba, République dominicaine, Equateur, Salvador, Guatemala, Honduras, Mexique, Nicaragua, Pananma, Paraguay, Pérou, Uruguay, Venezuela, Brésil, Haïti, Antigua et Barbuda, Bahamas, Barbade, Bélize, Dominique, Grenade, Guyana, Jamaïque, Saint-Christophe et Nevis, Sainte Lucie, Saint V incent et Grenadines, T rinité et T obago, Suriname.