Décès de la Camarade Lydie Baron

Le mercredi 12 février,les militants communistes,les parents et les amis ont eu la douleur de conduire à sa dernière demeure,la camarade Lydie Baron de la Section Communiste de Capesterre, emportée par une crise cardiaque foudroyante,le dimanche 9,à l'âge de 78 ans.

HOMMAGE DE LA SECTION COMMUNISTE DE CAPESTERRE BELLE EAU

Présenté par le camarade Camille Edouard, dirigeant de la Section

L'un des plus grands architectes du 20e siècle, le communiste brésilien Oscar Niemeyer, celui qui a construit la ville de Brasilia et les plus grands monuments au monde disait, dans un entretien avant sa mort, il y a moins de deux ans «J'aurai été probablement un très grand architecte, capable de concevoir et de dessiner les édifices les plus avant-gardistes que vous m'attribuez, mais je n'aurais rien réalisé, rien construit sans les urbanistes, les ingénieurs, les techniciens et surtout les ouvriers qui, sur tous les continents, ont transformé mes rêves les plus «fous» en réalité». Le communiste Oscar Niemeyer, l'un des plus grands génies du siècle passé donne une grande leçon d'humilité au monde, en rappelant qu'il n'y a pas de sommet, sans base. Il n'y a aucun développement social sans l'intervention de ceux qui produisent, qui transforment la matière et les pensées en réalisation concrète. En clair, il n'y a aucun progrès sans l'intervention de ceux quitravaillent. La camarade Baron Lydie à qui nous rendons hommage cet aprèsmidi faisait partie de ces travailleurs, de ces petites mains qui changent les choses, qui font bouger la société, sans se montrer en premièr e ligne, sans rechercher la lumière d'une gloire souvent éphémère. Une de ces femmes simples de chez nous qui connaissait aussi bien les arcanes de notre riche nature patiemment observée dans les hauteurs de l'Habituée que le fonctionnement de notre société sur le plan des rapports humains. Elle a appris par son travail dans les familles, le sens de l'écoute, de la patience, de la discrétion, la disponibilité. Mais aussi dans ces relations particulières de travail, elle a pris conscience très tôt que la dignité humaine n'était pas négociable, n'avait pas de prix. Ce qui lui a permis de conserver une certaine indépendance d'esprit. Le déclic militant s'est opéré chez elle à la mort de Paul Lacavé en 1976, il y a 38 ans. Alors que des anciens militants tournaient le dos au Parti, L ydie Baron et beaucoup d'autres qu'on appelait à l'époque «lacavistes», ont décidé de rejoindre les rangs de la Section Communiste pour sauver le Parti de Paulo. Ses enfants : Mariano, Marie-Hélène étaient déjà à la jeunesse communiste. La camarade Lydie bravant toutes les difficultés, les campagnes haineuses et infamantes contre les communistes, elle, qui n'avait aucune formation communiste, aucune expérience de la lutte communiste a accepté la con-frontation, est montée avec nous en première ligne, tenant à bout de bras le drapeau des travailleurs : distribuant des tracts, vendant le journal l'Etincelle, courant meeting et conférence, sans jamais faire de concession à l'adversaire de classe. L'expérience militante de Lydie, vous le voyez, nous renvoie aux paroles de l'architecte Oscar Niemeyer. C'est Lydie, avec des dizaines d'autres simples travailleurs devenus militants communistes en pleine tempête, alors que le vent de la désertion et de l'abandon soufflait sur le Parti à Capesterre, qui nous a permis de mesurer la valeur de l'engagement des gens honnêtes et la vanité des hommes qui n'ont pour ambition que le pouvoir personnel et les moyens qu'il peut procurer. La camarade Lydie a été dans sa cellule, à la Cité des Sources 2 et dans la Section de Capesterre, une militante exemplaire, assidue, respectant ses engagements, solidaire. Jamais, elle n'a manqué à un appel du Parti pour réaliser une tâche, financer une activité. Ses paroles courtes, mesurées, étaient empreintes de bon sens populaire et du sceau de la sagesse. Sa présence et sa participation étaient une aide précieuse pour nous permettre de prendre une décision. Mais, elle était surtout, ce qu'on peut appeler une sentinelle. Elle était en permanence à l'écoute des informations sur les radions, télévisions. Elle lisait les journaux, mais écoutait aussi la rue. Elle était donc en mesure de nous informer de ce qui se disait et pouvait se passer, de nous donner le pouls de l'opinion en temps réel. Notre camarade aimait aussi la vie, la danse. Elle ne manquait à aucune fête du Parti, elle prenait la piste dès les premières notes de musique. Sa présence va nous manquer dans nos réunions et nos fêtes. Avec La camarade Lydie, nous perdons incontestablement une de ses chevilles ouvrières du Parti, une militante de base qui aidait ceux qui sont à la direction de notre Section à garder l'édifice en équilibre. Mais, comme tous les autres vétérans qui un jour arrivent au bout de leur parcours déterminé par l'horloge biologique, nous savons que son vœu le plus cher, est que ceux qui continuent le chemin renforcent les bases de la bâtisse et maintiennent le cap fixé par les fondateurs. L ydie nous ferons cela, tu peux être tranquille ! Nous assurons à ses enfants : Mariano, Marie-Hélène, Diana, ses petits-enfants et à toute sa famille de notre entière solidarité.