Le carnaval de Guadeloupe poursuit sa construction !
Après toute manifestation,il faut tirer les premières leçons qui s'imposent afin de mieux appréhender l'avenir.C'est ce que la Rédaction du journal Nouvelles-Etincelles a voulu tenter avec M.Louis Collomb, Présient de l'Office du tourisme du carnaval deGuadeloupe.
Nouvelles Etincelles : en 2013, vous avez déclaré que le car naval guadeloupéen était en train de se construire. Qu'en est-il ? Louis Collomb :
on ne peut jamais dire que la construction estachevée, mais le carnaval 2014 adémontré que la construction se poursuivait. Nous sommes arrivés à un stade où les groupes s'appliquent de plus en plus pour réaliser leurs costumes. De même, de plus en plus, il y a un travail de recherche musicale au niveau des groupes. Aussi, il y a plus de structures pour assurer la sécurité en matière organisationnelle. Chaque groupe est devenu une sorte famille. Nous aurions pu nous satisfaire de ce que nous sommes devenus. Je dis non, puisque nous ne sommes pas encore parvenus à faire accepter par tous les carnavaliers, d'un côté aux hommes politiques de l'autre, que nous travaillons pour le carnaval de Guadeloupe. Il y a des manifestations qui se déroulent à Pointe-à-Pitre, dans le chef-lieu, àBasse-T erre, à Baie-Mahault, à Gosier , à Capesterre Belle-Eau, peu importe mais dans le cadre d'un carnaval guadeloupéen
. Tant que cela ne recueillera pas l'adhésion de tous les décideurs politiques, nous aurons à poursuivre la construction du carnaval.
on ne peut jamais dire que la construction estachevée, mais le carnaval 2014 adémontré que la construction se poursuivait. Nous sommes arrivés à un stade où les groupes s'appliquent de plus en plus pour réaliser leurs costumes. De même, de plus en plus, il y a un travail de recherche musicale au niveau des groupes. Aussi, il y a plus de structures pour assurer la sécurité en matière organisationnelle. Chaque groupe est devenu une sorte famille. Nous aurions pu nous satisfaire de ce que nous sommes devenus. Je dis non, puisque nous ne sommes pas encore parvenus à faire accepter par tous les carnavaliers, d'un côté aux hommes politiques de l'autre, que nous travaillons pour le carnaval de Guadeloupe. Il y a des manifestations qui se déroulent à Pointe-à-Pitre, dans le chef-lieu, àBasse-T erre, à Baie-Mahault, à Gosier , à Capesterre Belle-Eau, peu importe mais dans le cadre d'un carnaval guadeloupéen. Tant que cela ne recueillera pas l'adhésion de tous les décideurs politiques, nous aurons à poursuivre la construction du carnaval.
N.E : Que r este-t-il d'autr e à faire pour que le carnaval soit émancipé ? L.C :
Il est compréhensible et je dirai même naturel que les maires veulent en tirer un bénéfice direct ou indirect mais pas au détriment du carnaval. Cette volonté ne doit pas surplomber l'objectif prioritaire du carnaval qui est une vision générale et globale. Donc, il convient que les maires de Guadeloupe travaillent à l'unité pour la réussite du carnaval au lieu de créer des divisions et des divergences même si ce n'est pas intentionnel de leur part.
N.E : Certaines personnes ont l'ambition d'utiliser le carnaval comme ambassadeur de Guadeloupe. Qu'en pensezvous ? L.C :
Je partage plus l'idée que les gens d'ailleurs viennent découvrir notre carnaval au pays au lieu de sortir pour nous faire découvrir. Pour autant, je ne suis pas contre des sorties. Nous avons déjà eu l'occasion de faire beaucoup
de sorties, que ce soit dans le cadre de grandes manifestations touristiques ou autre. Pour que nous ayons quelque chose à montrer, nous devrions être en mesure de recevoir les gens. Pour l'heure, les gens viennen t au carnaval de Guadeloupe, mais nous ne sommes pas réellement en capacité de recevoir du monde. Je parle donc en termes de structures sur le carnaval. Parmiles invités il y a de ceux qui voudront intégrer un groupe carnavalesque, il faut donc des filières qui répondent à ces attentes. Aussi, il y a de ceux qui seraient plus tenter par s'asseoir dans la tribune, nous devons pouvoir y faire face. Donc, il faut trouver le juste équilibre entre les besoins des touristes et ceux des carnavaliers sans pour autant dénaturer le carnaval. Enf in, il faut être en mesure d'organiser avec les différentes filières touristiques telles que les compagnies aériennes et les tours operators.
N.E : En pleine période de carnaval, une chaîne de télévision française, M6 a fait un r eportage brûlant sur la violence en Guadeloupe. Cela a suscité beaucoup de réactions d'une part de la population et d'autre partpar les décideurs politiques. En tant que Président de l'Office du carnaval comment réagissez-vous ? L.C :
Je n'ai pas donné plus d'intérêt à se reportage d'autant plus que c'est le style de l'émission, par contre cela doit nous interpeller. Cela fait 40 ans que je répète que notre carnaval n'est pas violent. Je crois que c'est le seul carnaval où l'on peut voir circuler les enfants de tous âges et seuls dans les rues. Aucun enfant n'est enlevé ou tué. Cela ne signifie pas qu'il ne peut y avoir un accident. Jusqu'à présent cela s'est toujours bien passé. Le carnaval est un mouvement social de reconnaissance. C'est peut-être la seule période de l'année, où les gens ont le sentiment qu'ils font partie d'une même communauté malgré toutes leurs différences. C'est vraiment un moment de communion exceptionnel. S'agissant de la fréquentation touristique, il semble qu'il y avait un léger fléchissement des réservations après la dif fusion du reportage. Il est vrai qu'on a présenté le sujet avec une exagération habituelle. J'ai appris qu'en Martinique, il y avait un enclos fermé pour le carnaval, la ville a été verrouillée et que les gens étaient fouillés. Il fallait un agrément pour entrer dans la zone du carnaval, ce qui démontre que la Guadeloupe n'est pas la pire. En revanche, nous avons un problème de circulation. Les maires doivent prendre des dispositions pour assurer la sécurité pas uniquement pour le Mardi-Gras mais aussi pour chaque dimanche de carnaval. Ils doivent prendre des arrêtées pour permettre aux forces de l'ordre de faire leur boulot. La violence dans le carnaval est un phénomène que j'observe depuis 30 ans. Malgré l'augmentation de la violence au pays, au sein du carnaval, elle reste contenue, sauf incident qui peut survenir. Nous devons tout faire pour que rien n'arrive. A l'année prochaine.