Analyse des élections Municipales :

Dans les dernières colonies de la France

Dans les autres “D.O.M.” ou dernières colonies, quelques nouveaux visages font leur apparition. On note cependant un recul de la gauche à l’île de La Réunion. Sur les vingt-quatre communes, neuf changent de maire et quatre basculent à droite à l'issue du second tour des élections municipales. Le Parti Communistes Réunionnais qui avait remporté six communes en 2008 ne conserve qu'une seule ville, Sainte-Suzanne. A la Martinique, les Indépendantistes sont en recul. Le MIM, d'Alfred Marie-Jeanne a souffert lors du second tour. La grosse surprise vient du maire de Sainte-Anne, M. Garcin Malsa qui perd les élections après vingt-cinq ans de règne. En Guyane française, parmi les maires élus, quatre sont des femmes. D'autre part, on note la chute de deux grandes figures à ces élections, le sénateurmaire sortant, M. Jean-Etienne Antoinette et M. Jean-Pierre Roumilliac. Ce dernier était maire de Matoury depuis vingt-cinq ans et Président de l'Association des Maires de Guyane. Sa défaite a des allures de séisme départemental. C'est «un monument qui tombe» commente la presse locale. A Mayotte, sur les dix sept communes, six sont dans l'escarcelle de l'UMP. En revanche, le cheflieu, Mamoudzou, passe de droite à gauche. En Polynésie, avec l'ex-député, M. Michel Buillard, un proche de Gaston Flosse, a conservé dimanche la mairie de Papeete (49,4% des voix dans une triangulaire) mais le T ahoeraa (autonomiste), le parti au pouvoir de Gaston Flosse, conquiert cependant peu de communes majeures. C'est en Guadeloupe que la gauche a le mieux résisté à la vague bleue.

En France, débâcle du Parti Socialiste

Le premier et le deuxième tour des élections municipales en France ont confirmé la sanction infligée au P S avec aussi un fort taux d'abstention. Cet échec électoral à emmener le Président de la République française à réagir vite par la démission de son Premier ministre et la mise en place d'un gouvernement remanier sur l'aile droite libérale du PS incarné par le nouveau Premier ministre Manuel Vals. C'est bien la politique du gouvernement que les citoyens français ont rejeté par leur vote sanction. L'UMP est arrivé largement en tête au premier et au second tour des élections municipales suivie du Parti Socialiste en net recul. La droite recueille près de 45,91% des suffrages exprimés contre 40,57% pour la gauche, l'extrême droite obtient 6,84%.L'abstention atteint le taux record de 35%. L'UMP remporte plus de la moitié des villes de plus de 9000 habitants, 155 villes socialistes ont chuté dont 10 villes de plus de 100 000 habitants. Le PS qui avait 55% des communes n'en détient que 38%. Les résultats de ces élections municipales dépassent toutes les attentes de la droite qui a vu doubler ses espérances avec en prime le basculement possible du Sénat en septembre. La droite sais aussi qu'elle ne peut pas tirer de gloire d'un cris de colère ou de détresse des Français, les chif fres, montrent que l'UMP dans ces élections a peu progressé en voix, elle en a même perdu. Le PCF , qui gérait 27 villes de plus de 30 000 habitants avant les élections, en dirigera désormais 22. Il en perd sept et en gagne deux. Ce que l'on peut retenir, c'est que la gauchesocia l iste chute, la droite stagne, le Front National progresse. Face à cette l'hécatombe socialiste le président François Hollande a été contraint de remercier son fidèle Premier ministre sans répondre sur le fond au mécontentement des Français en appelant Manuel V als à Matignon le plus à droite des socialistes. Malgré la lourde condamnation de sa politique par peuple de gauche, François Hollande a décidé de poursuivre son coup de barre à droite en désignant le ministre de l'Intérieur à Matignon et en confirmant, lundi soir dans une allocution, qu'il maintenait le pacte de responsabilité, titrait le quotidien l'Humanité du 1er avril. L'aile gauche du PS appelle à «un tournant économique majeur». Pour eux, le message du scrutin est clair , il ne s'agit pas d'«envoyer des signaux de gauche», mais il faut changer de cap politique. Pour le co-président du parti de gauche Jean-Luc Mélenchon, «c'est clair , le président n'a rien compris aux attentes des Français». «François Hollande nomme Premier ministre une personne minoritaire dans la gauche. «Le 12 avril, j'appelle les Français à être dans la rue pour la première manifestation d'opposition de gauche à ce gouvernement», a-t-il conclu sa conférence de presse. Un rendez-vous prend corps pour ne pas laisser cette porte claquée au nez des électeurs, les désespérés. Le 12 avril, la marche nationale contre l'austérité à Paris verra confluer des courants divers de la gauche, des militants syndicalistes et associatifs, des personnalités progressistes, pour imposer un grand débat sur les alternatives.