Oser le changement de fond :celui d'une large autonomie
La guerre totale contre les peuples et les travailleurs que mène le capitalisme mondialisé pour réduire le citoyen en simple objet du marché, ailleurs comme ici dans notre pays, comptent encore malheureusement trop de victimes. Trop nombreux sont nos compatriotes à penser sincèrement qu'ils sont réellement et entièrement libres, ne se rendant pas compte que le fouet visible a été remplacé par le fouet invisible. Nous sommes libres de consommer et de subir, au travers des média, la manipulation des consciences organisée à partir des officines spécialisées du capitalisme, mais nous ne disposons pas du droit basique, fondamental, celui imprescriptible et inaliénable des peuples à l'autodétermination, c'est-à-dire du droit de disposer librement de nous-mêmes.
En dépit de la situation catastrophique d'oppression et de pwofitasyon que nous impose le colonialisme français, ceux qui résistent sont considérés comme des martiens, puisque la majorité de la population trompée par les zélateurs du système refuse de voir le fait colonial. Et comme cela irait de soi, on est sensé admettre, avec la pensée unique, la fin de l'histoire, l'assimilation d'un peuple par un autre, le capitalisme indépassable et la mort du communisme.
Pourtant le communisme comme système n'a vu le jour nulle part dans le monde tandis que comme doctrine il est celle qui doit s'emparer de la conscience de la classe ouvrière organisée destinée à être le fossoyeur du capitalisme. Il ne peut donc pas mourir puisqu'il est du point de vue du développement socio-historique la seule alternative au capitalisme qui existe encore bel et bien. Ce qui est bien réel, c'est la capacité du capitalisme, malgré ses crises à répétitions, de s'adapter en les faisant payer très cher aux masses populaires de plus en plus démunies.
En fait, la lutte des peuples et des travailleurs même quand, elle reste chargée d'espoir, bute sur le plan idéologique dans un rapport de forces trop défavorable.
Cette guerre totale est également globale puisqu'elle est menée autant contre les éléments de la classe moyenne que contre la ménagère des secteurs les plus défavorisés. Elle est économique, sociale, culturelle, politique, psychologique et idéologique. Elle est partout, dans la famille, dans l'école ou dans l'atelier. Et pourtant, l'on proclame allègrement la lutte de classe dépassée…
Cependant, les secteurs les plus progressistes de notre société, les forces anticapitalistes et anticolonialistes, se doivent de riposter à cette terrible guerre, violente et insidieuse à la fois.
C'est de leur responsabilité de montrer le chemin. C'est leur responsabilité d'affronter l'ennemi notamment sur le plan idéologique.
Le P.C.G pour sa part, poursuit ses efforts pour armer idéologiquement les travailleurs les plus avancés et les organiser pour mieux résister aux assauts des réactionnaires qui visent à leur décérébration.
Sa politique pour avancer vers la décolonisation de notre peuple et l'émancipation des travailleurs, reconfirmée avec d'autres forces politiques, c'est un statut de large autonomie.
La préconisation de l'exercice du droit de notre peuple à l'autodétermination par l'élection d'une assemblée constituante portant tous les courants de pensée sur la question du futur statut politique de notre pays et chargée d'en proposer un qui sera soumis au verdict populaire, n'est pas une fantaisie.
En France même, l'idée d'une constituante afin d'en finir avec la cinquième république qui a atteint ses limites et pour la proclamation d'une sixième république est à l'ordre du jour. C'est la meilleure voie pour une réelle expression démocratique de notre peuple.
Alors que la Guyane et la Martinique vont être érigées en «Collectivité Unique», il est évidemment anachronique que nous ayons à voter encore une fois pour perpétuer le régime assimilationniste tricéphale dont la preuve est faite que l'on ne peut rien attendre de positif dans le sens d'un développement multiforme dans lequel le pays doit s'engager .