Le FKNG peut-il seul, combler le vide laissé par le camp patriotique ?

Le mercredi 26 mars 2014, trois jours après le scrutin du 1er tour des élections municipales en Guadeloupe,le mouvement politique indépendantiste FKNG (Fos Pou Konstwi Gwadloup) a tenu une conférence-débat sur l'avenir politique de la Guadeloupe.

C ertains pourraient considérer que c'est de la provocation, mais pour les organisateurs, cela a été plutôt un défi à relever en réunissant ceux qui sont pour un changement politique en profondeur de la société guadeloupéenne. Le thème central de cette conférence s'intitule : «Kat Idantité Nasyonal Gwadloup, Réparasyon, Elèksyon ou Gran Boulvès : Quels chemins pour la lutte de libération nationale». Dans ce long thème, beaucoup de problématiques sont posées et pourraient faire l'objet de plusieurs rencontres pour en tirer la quintessence. Il est à noter que les médias que l'on qualifie de grandes presses, publiques ou privées ont brillé par leur absence. Pour les membres du FKNG, l'objectif étant de fédérer des gens qui partagent les mêmes idées et qui dans les faits sont dispersés. La plupart d'entre eux ne se sont pas rendu aux urnes, car disent-ils, ils ne sont plus dans cette dynamique. C'est à M. Luc Reinette, un des membres fondateurs du FKNG que revenait la tâche d'ouvrir la conférence. Il a d'abord présenté son organisation, qui a vu le jour en 2010, ses objectifs et ses réalisations politiques et culturelles. Ensuite, M. Christophe Fronton, porte-parole du MIR Guadeloupe, (Mouvement International des Réparations) lui a emboîté le pas en présentant un exposé en deux parties. Dans la première partie, il a développé sur la relation politique entre la Guadeloupe et la France à l'aune de son passé esclavagiste et dans la deuxième partie, il a traité de l'émergence d'un débat public guadeloupéen à l'aune de la problématique des Réparations. Après un sondage réalisé par le FKNG, au sein de la population guadeloupéenne pour sonder leur connaissance sur leur culture politique, les résultats se sont avérés catastrophiques, de ce fait, l'organisation politique a décidé de se lancer dans une campagne d'information et d'éducation populaire pour mieux se faire connaître et en même temps pour concilier le Guadeloupéen avec la mouvance révolutionnaire. Le FKNG envisage de passer à un stade plus élevé de la politique en Guadeloupe, l'objectif étant pour eux, de créer les conditions d'un grand bouleversement pour arriver à un changement politique réel, qui conduira à la libération de la Guadeloupe du joug colonial. Selon son Président, M. Danik Zandwonis, l'apparition des FPAC, n'a pas donné les résultats qu'il espérait, en d'autre terme, le FKNG devra combler le vide laissé par le camp patriotique et anticolonialiste. Au cours du débat qui s'est instauré, plusieurs personnes ont pris la parole notamment pour reprocher aux Guadeloupéens le fait de vouloir arriver ensemble mais sans marcher ensemble. Une dame est intervenue pour dénoncer les effets pervers de la consommation qui selon elle, a noyé la Guadeloupe. Il y eut une forte demande pour l'éducation du peuple. Les prises de parole ont montré qu'il y avait un désir de s'exprimer sur les sujets en débat. Comme toujours dans ce genre de rencontre, il y a de ceux qui sont prêts à prendre tout de suite le collier pour changer le monde, en revanche, il y a d'autres qui se posent d'innombrables questions sur le devenir d'une société guadeloupéenne qui ne reculera pas d'un iota sur le niveau de vie déjàacquis. Les organisateurs semblent mesurer la distance à parcourir pour atteindre leurs objectifs, c'est la raison pour laquelle ils ont décidé de se lancent dans une campagne d'information par le canal de radio T anbou et sur le terrain en organisant des «bik a pawol» pour arriver à convaincre les indécis. Encore une fois, une organisation nationaliste-indépendantistes, cette fois le FKNG, est touchée par cette maladie du «masko» qui est une tare du mouvement national enGuadeloupe. Sans se livrer à la pratique de la critique et de l'autocritique, ignorant doctement sa responsabilité dans l'immobilisme desFP AC, il se lance dans un cavalier seul, paré de son panache blanc. Pourtant l'histoire récente du mouvement de libération nationale en Guadeloupe montre que toutes les organisations d'obédience nationaliste : le Gong, le groupe la Vérité, le PTG , Chaltouné, L'UPLG, le Mouvement Guadeloupéen, l'UGTG, et dans un registre différent le LKP , qui ont enfourchés de leur cheval blanc de Don Quichotte se sont fait lamentablement désarçonnés. Le FKNG réussira-t-il seul là où les autres ont échoué ?