Peut-on parler d'une université en Guadeloupe sans poser la questionde la tutelle ?

S uite au départ du Pôle universitaire de la Guyane de l'entité UAG (Université Antilles Guyane), l'administration centrale des 3 pôles basées à Fouillole a voulu se débarrasser des postes précaires, ce qu'elle considérait comme étant un surplus en personnel. Ce qui a provoqué une réaction des syndicats présents sur le site Pôle Guadeloupe, lesquels se sont érigés en intersyndical et ont entamé un mouvement de grève depuis le 20 mars 2014. Selon le porte-parole de l'intersyndical, M. Jacques Molinié, l'objectif premier qu'ils se sont fixé c'est d'abord la préservation des postes que l'administration centrale voulait supprimer . Ils ont eu gain de cause après de longues batailles.

S'agissant de l'avenir de l'Université, les grévistes avaient déjà obtenu le principe de l'organisation d'une consultation de l'ensemble de la communauté universitaire (étudiants et personnels). En revanche, le recul amorcé par l'administration sur le maintien de ces postes précaires a provoqué une reprise de la parole donnée puisque l'administration est revenue sur la décision de l'organisation de la consultation d'après M. Jacques Molinié.

Fort de ce recul manifeste et voulant sortir de cette situation inconfortable, puisqu'il est question de l'avenir des étudiants, l'intersyndical a décidé d'organiser lui-même la consultation le lundi 28 avril 2014 de 8h à 15h avec ses mandants. Les étudiants ne dépendant pas d'eux ne pourront pas participer.

Participeront à cette consulta ti on, les personnels enseignants, les enseignants-chercheurs, et BIATSS titulaires et non titulaires (Service des personnels-biatssbibliothèques-ingénieurs administratifs-techniciens de service et de santé) de Guadeloupe ayant pour em-ployeur principal l'UAG. Cependant l'intersyndical se dit prêt à porter main forte aux étudiants s'ils veulent de leur côté faire autant. Tout ce beau monde devra voter soit pour une UA (Université des Antilles) soit pour une UG (Université de Guadeloupe de plein exercice. Dès le 28 avril au soir, après les résultats de la consultation, l'intersyndical s'engage à signer un protocole de fin de conflit et que tous les documents seront adressés au Ministère de l'Enseigne-ment Supérieur. Cependant, ils restent vigilants sur la suite qui sera donné à ce dossier.

En France, Le Sénat penche plutôt pour deux Universités autonomes chapeautés par une haute instance, ce qui ne requiert pas l'adhésion du porte-parole de l'intersyndical qui pense que l'Etat cherche à réduire son déficit par tous les moyens, il optera certainement vers la solution qui lui semble la plus économique. Tout n'est pas dit, on ressent un refus catégorique des Guadeloupéens de faire alliance avec la Martinique car il y a des problèmes internes entre les deux Pôles qui transpirent des discussions en off.

Déjà l'intersyndical avait déjà assoupli son mouvement de grève pour permettre aux étudiants d'aborder leur examen dans de bonnes conditions. Dès le 29 avril tout l'Université sera en ordre de marche en attendant la décision du gouvernement.