Report des élections régionales à l’année prochaine

En France,la tenue d'élections l'année prochaine aurait sans doute signifié la perte des présidences de régions dirigées par le PS.Le report d'une année peut être vu comme un moyen de limiter les dégâts.

D eux ans après son élection en tant que président de la République, François Hollande est intervenu ce matin sur une chaine de télévision privée, BFMTV. II a répondu aux questions d'un journaliste et de téléspectateurs.

Il a confirmé l'orientation défendue dans le dernier numéro du «Journal du dimanche». Il mise sur une reprise de l'économie pour réussir à réduire le chômage, le problème numéro un sur lequel il dit vouloir être jugé en 2017.

Alors que deux années sur les cinq du mandat se sont écoulées, François Hollande fait face à une impopularité record pour un Président de la République.

« Aller plus vite»

Sa réponse est d'accélérer les mesures prévues : «Nous allons aller plus vite. On va aller plus vite sur la réforme territoriale...», «on va aller plus vite sur la simplification», «sur l'allègement du coût du travail, on va même aller plus vite sur les impôts qui doivent baisser dès cette année 2014, nous allons prendre une mesure supplémentaire pour les salariés modestes», car «le pays ne peut plus attendre».

Autrement dit, «nous devons aller encore plus vite parce que pour les Français, c'est insupportable, ils veulent des résultats». Cet empressement s'accompagne d'une volonté de se donner davantage de temps pour mener à bien la réforme institutionnelle. Le Président de la République a dit vouloir reporter d'un an les élections prévues l'année prochaine : «Si c'est 2016, ça permettrait d'avoir le temps. Je pense que ça serait intelligent de faire des élections régionales et départementales avec le nouveau découpage».

Ce nouveau découpage a été annoncé par le Premier ministre dans son discours de politique générale. Il demande la fusion de Régions pour diviser par deux leur nombre, et il propose de lancer la réflexion sur la fin du département. C'est le 14 mai que le projet de loi doit être présenté au Conseil des ministres. Le chef de l'État propose donc de se donner deux ans pour effectuer la réorganisation administrative et tenir des élections dans le nouveau cadre.

À La Réunion, des voix se sont déjà manifestées pour regretter en effet la tenue d'élections départementales l'année prochaine en sachant que le département pourra être supprimé en 2021. La réforme institutionnelle voulue par le gouvernement a pour but de répondre à des enjeux qui sont différents de ceux de La Réunion. Paris souhaite que les régions françaises puissent avoir une taille critique et des compétences suf fisantes pour pouvoir se mesurer aux Länders allemands ou aux provinces italiennes. Mais à La Réunion, l'enjeu est de réussir l'intégration du pays dans un environnementdif férent, avec comme voisin un futur pays émergent peuplé de déjà plus de 20 millions de personnes.

Cela signifie donc une organisation institutionnelle et des compétences adaptées à cet environnement qui n'est pas celui du continent européen.

Sur ce point, le PCR a déjà mis des propositions en débat : La Réunion est un seul territoire, donc une seule assemblée dotée de larges compétences.

Le moment des propositions et du d ébat est arrivé. Les responsables politiques sont au pied du mur . Seron t-ils capables de proposer ou alors attendrontils que Parisvienne leur donner une solution ?

M.M.