SAINT-MARTIN :Lettre ouverte par esprit étroit

L a vie Saint-Martinoise a subi quelques petits soubresauts ces derniers temps, suite à une «lettre ouverte à Madame Aline Hanson, Présidente de la Collectivité de Saint-Martin», rédigée par un prétendu et anonyme «…Collectif des natifs et amis de Saint-Martin» (sic). Cette lettre exprimait la «stupéfaction» de son ou ses rédacteur(s) d'apprendre que la «célébration du drapeau haïtien» le 18 mai se tiendrait à Marigot «dans un lieu public, avec la présence de divers maires et personnalités de la République d'Haïti…» ; «que les élus de Saint-Martin puissent ainsi donner toutes les faveurs à une communauté étrangère qui, grâce aux politiques publiques de l'Etat ont (sic) défiguré notre société saint-martinoise…».

Et cette «lettre» de poursuivre en une diarrhée nauséabonde de diatribes xénophobes, que la décence nous interdit de relater outre mesure.

Ouf ! C'est à croire que le(s) concepteur(s) du «pamphlet» accusateur avait(ent) haut-lecœur contre la communauté haïtienne, une des 80 !!! Qui constituent la société Saint-Martinoise. Vraiment, les filles et fils de Toussaint Louverture, de Dessaline, de Pétion…, n'ont pas fini de subir les affres de quelques nostalgiques, plus de 200 ans après que le drapeau haïtien, le premier du monde noir, soit levé à la face du monde, pour mettre un coup d'arrêt au colonialismefrançais.

Les Haïtiens ont donc le droit et la FIERTE, où qu'ils soient de par le monde, de lever haut leur drapeau, symbole de liberté et de célébrer chaque 18 mai, cet évènement que malheureusement Saint-Martinois et Guadeloupéens n'ont pas encore la chance de connaître…

…Tout comme les Français ont la fierté de célébrer leur 14 juillet 1789, les Guadeloupéens, de plus en plus leurs 26-27 et 28 mai 1802, même si l'on nous invite à donner la priorité au geste des prétendus «libérateurs» de avril/mai 1848, plutôt qu'à celui d'Ignace, de Delgrès et ses compagnons, de Massoteau, de Solitude et des autres… Pour notre part, au moment où nous nous apprêtons à nous recueillir devant les stèles et monuments à l'honneur de nos illustres héros et magnifier leur sacrifices, nous gagnerons, en internationalistes que nous devons être tous, d'avoir une pensée pour tous ceux qui, même au-delà de la Guadeloupe, nous ont tracé le chemin de la liberté, voie que plus que jamais nous avons le devoir d'emprunter, si nous ne voulons pas disparaître définitivement en tant que peuple.

En tout cas, le moins que l'on puisse dire, c'est que les dirigeants saint-martinois, avec le peuple cosmopolite de Saint- Martin dans sa majorité, ont dénoncé : notamment par un communiqué de la Présidente Aline Hanson-, cette nouvelle tentative de stigmatisation perpétrée par un (des) «sans-nom». Cette «af faire» devrait, une nouvelle fois, nous mettre en garde, ici même en Guadeloupe, face aux propos anti-Haïtiens lancés à tout bout de champ par certains, y compris sur telle radio officiellement autorisée.