CYCLISME : Citoyens du monde

Je les entends déjà ces citoyens du monde qui réussissent la prouesse de le devenir sans maitriser vraiment les approches philosophiques ou politiques de ce concept et sans surtout accéder à la citoyenneté dans leur propre pays, nation sans Etat, à me traiter de raciste, de xénophobe ou simplement de nationaliste parce que je prétends dans tous les domaines à la nécessité de se construire soi-même en s'appropriant bien sû r les expériences les plus riches de notre humanité.

Mais homme de conviction, je dirai encore et toujours mes conceptions des choses.

Ainsi, j'ai entendu sur les ondes et qui plus est, de journalistes que j'apprécie vraiment, la proposition d'inclure l'ex-professionnel du VCGC dans la Sélection guadeloupéenne qui ira défendre nos couleurs sur le prochain tour cycliste de la Martinique.

D'abord surpris et même décontenancé que cette proposition viennent de ces journalistes en question, le passionné de la petite reine que je suis s'est ressaisi. Et revenant sur la réalité de notre cyclisme dont le meilleur est le même et sans rivalité intramuros depuis dix ans, je me suis souvenu que cela s'est déjà produit dans le passé quand un français devenu guadeloupéen depuis, il faut peut-être le lui accorder, porta nos couleurs dans une sélection sur les terres Portoricaines ou de la République Dominicaine. Je me ravisai donc.

Et puis si les Guadeloupéens français représentent la France dans les compétions internationales, il y a comme une sorte de logique à ce que les français guadeloupéens fassent de même.

A bien regarder , puisqu'il ne s'agit pas de travailler à la construction d'une élite guadeloupéenne, mais plutôt d'aller coûte que coûte gagner en Martinique, je suis prêt à accepter l'idée même que la Sélection de notre cyclisme soit composée des meilleurs du peloton guadeloupéen, qu'ils soient européens ou Andins d'ailleurs. Peut-être aurons-nous la satisfaction d'avoir un authentiquement Guadeloupéen parmi eux.

Ah oui, cela me ravirait. Et ce ne sera pas mal du tout. Car, on pourrait enfin clairement prendre conscience que durant plus de vingt ans de présence de mercenaires dans nos clubs, pas une seule fois, on a vu émerger des coureurs de haut niveau de chez nous dans les clubs qui les reçoivent.

Et cela, c'est la vérité vraie. Mais puisque c'est comme un mal congénital engendré par le système colonial que d'être incapable de compter sur nous-mêmes, plus rien ne m'étonne…

Lavéritable réponse est là aussi dans l'érection d'un pouvoir politique guadeloupéen qui imprime dans tous les domaines, celui de l'économie, du social, de la culture ou de l'éducation, mais aussi dans celui du sport, une politique de construction de nous-mêmes pour nous-mêmes.