“Jazz-Hot” et Yves Sportis posent un regard acéré sur la classe politique qui a perdu toute consistance

A ujourd'hui, on peut compléter cette galerie de portraits en y rajoutant les “journalistes”(1). Heureusement tout n'est pas définitivement perdu. Des poches, des îlots de résistance subsistent, existent encore. Pas nécessairement là où on est censé les découvrir , les attendre... C'est le cas de la revue “Jazz- Hot”. A chaque livraison, son rédacteur en chef, Y ves Sportis, qui ne pratique pas le panurgisme ambiant, fait entendre la voix de la raison, de la liberté, du courage, de l'indépendance d'esprit. Face à la volonté affichée de la bourgeoisie et des marchés financiers d'anesthésier, de réduire à sa plus simple expression toute tentative de dénon cer , de mettre en cause leurs excès, leurs dangers, “Jazz-Hot” et Sportis font magnifiquement front quand d'autres s'allongent, rasent les murs... Le sport, la culture, la santé, l'agriculture..., tout est régenté, planifié par les codes, les textes et les lois édictés, mis en musique par les meilleurs juristes et intellectuels de la planète, dont la bourgeoisie en a fait “des salariés à ses gages.” Jazz-Hot” (2), revue culturelle et artistique, à chaque parution, prend sa part de responsabilité dans la dénonciation du climat actuel, qui tente de rabaisser l'homme à une seule et unique dimension, celle du consommateur glouton, bête, docile, formaté par une presse aux ordres.

A ujourd'hui, on peut compléter cette galerie de portraits en y rajoutant les “journalistes”(1).

Heureusement tout n'est pas définitivement perdu. Des poches, des îlots de résistance subsistent, existent encore. Pas nécessairement là où on est censé les découvrir , les attendre... C'est le cas de la revue “Jazz- Hot”. A chaque livraison, son rédacteur en chef, Y ves Sportis, qui ne pratique pas le panurgisme ambiant, fait entendre la voix de la raison, de la liberté, du courage, de l'indépendance d'esprit.

Face à la volonté affichée de la bourgeoisie et des marchés financiers d'anesthésier, de réduire à sa plus simple expression toute tentative de dénon cer , de mettre en cause leurs excès, leurs dangers, “Jazz-Hot” et Sportis font magnifiquement front quand d'autres s'allongent, rasent les murs...

Le sport, la culture, la santé, l'agriculture..., tout est régenté, planifié par les codes, les textes et les lois édictés, mis en musique par les meilleurs juristes et intellectuels de la planète, dont la bourgeoisie en a fait “des salariés à ses gages.” Jazz-Hot” (2), revue culturelle et artistique, à chaque parution, prend sa part de responsabilité dans la dénonciation du climat actuel, qui tente de rabaisser l'homme à une seule et unique dimension, celle du consommateur glouton, bête, docile, formaté par une presse aux ordres.

Dunières Talis (1) Lire : “Les petits soldats du journalisme” de François Ruf fin(2) Nouvelles Etincelles n°561, jeudi 03 avril 2014

Voici intégralement reproduit l'éditorial de Yves Sportis

L'été 2014

N otre pays n'échappe pas à la normalisation européenne (comme on parlait jadis de normalisation soviétique, l'idéal progressiste, le KGB en moins, la consommation, la perversité en plus) qui se poursuit sous la férule d'un pouvoir allemand très dirigiste pour lesaf faires et le modèle de société des autre pays... On ne se refait pas. La population, pour sa partie la plus importante, subit en Europe de plein fouet les conséquences culturelles, sociales d'une classe politique qui a perdu toute consistance. Ce phénomène n'est pas neuf, c'est un lent mouvement de désagrégation de l'esprit démocratique commencé dès les lendemains de la Seconde Guerre mondiale qui n'ont pas fait que chanter, et qui s'est accentué dans les années 1980 avec le modèle du reaganisme, et du tatchérisme, un important dérèglement du climat politique. Aujourd'hui que l'esprit oligarchique l'a emporté sur les peuples dans son permanent bras de fer international, il prend une acuité certaine qu'avait masqué jusque là le développement de la consommation. De fait, les Chinois, Indiens ou Brésiliens, etc., peuvent avoir le sentiment que leur condition matérielle s'améliore sous l'effet du grand déménagement industriel, du basculement économique qui leur ont permis, par l'entremise des oligarchies intéressées par leur main-d'œuvre à bas coût et la relative faiblesse des coûts et conflits sociaux, des coûts environnementaux, de récupérer une bonne part de la production mondiale. La bascule va donc permettre à l'énorme population de ces pays de gagner provisoirement quelque bien-être au détriment des populations européennes, japonaises et américaines, car, pour les grands oligarques de tous les pays unis (comme les travailleurs ne le sont pas) dans une organisation du commerce mondial aux allures de mafia légale et perverse, l'enrichissement ne fait que s'accroître. Ils ont gagné cette bataille mondiale, et, chaque jour, ils posent un pied de plus sur la tête des travailleurs dont le rayon d'action est forcément limité au mieux à la nation, au pire à leur localité, et qui ne sont plus défendus par aucun parti politique ou syndicat sur l'essentiel en raison de corruption plus ou moins directe. C'est une gestion de la décadence des ex-démocrates, amortie par la société de consommation, la meilleure amie des oligarques pour normaliser sans trop investir dans la répression et sans trop prendre de risque de voir tomber ses têtes.

Qu'en est-il de la culture ? Quand elle n'a pas été normalisée elle aussi (la corruption des intellectuels, des journalistes au service des pouvoirs, des scientifiques au service des industriels, des artistes au service de l'industrie du spectacle), elle est marginalisée à l'extrême. La France, qui présentait l'originalité négative d'avoir voulu, nationalement, depuis de Gaulle-Malraux et Mitterrand-Lang asservir la culture à un pouvoir centralisé par un système complexe de subventions et de clientélisme, voit, dans la débandade actuelle des finances publiques - et de son modèle de société mixte issue du programme du Conseil National de la Résistance (et donc de la IIIe République), voit donc son échafaudage s'effondrer comme un château de cartes. Les petits intermittents du spectacle en subissent les conséquences, les petites structures, les festivals, ceux de jazz en particulier, de même. Les artistes sont contraints de se taire ou de se soumettre à la normalisation, cette fois internationale (après la normalisation institutionnelle), celles des puissances d'argent ; les grands festivals sont poussés à des programmations stéréotypées et starisées, dépourvues de leur objet-projet original ; la vocation pédagogique d'émanciper et d'éduquer le public, la vocation de faire se rencontrer des cultures (pas celles de les fusionner, ni de les normaliser) sont perdues dans ce maelström consumériste.

Les clients d'hier du ministère de la Culture, toujours prompts à retomber sur leurs pattes (on attend un Milan Kundera pour écrire un jour La Plaisanterie, version société oligarchique) déplacent leur action. On voit notamment des structures comme l'Irma, acteur depuis trente ans du recensement des forces des musiques actuelles(dans lequel fut abusivement fondu le jazz en 1981 dans un esprit européen-franchouillard aujourd'hui passé de mode), déplacer son action vers la formation professionnelle, dernier eldorado de fonds publics, et cet exemple, parmi beaucoup d'autres, parce qu'il intéresse le jazz et il est récent. Il reste encore les petits festivals, les authentiques mais dont les forces s'amenuisent, dont les responsables vieillissent sans trouver dans l'esprit et les générations d'aujourd'hui, le fighting spirit, l'esprit de résistance, à la hauteur de l'époque et de l'enjeu.

Alors sombre tableau ? Oui et non. Oui dans sa globalité et sa réalité mondiale, non dans le détail et sur le plan local, car nous avons encore le loisir de prendre le volant, et de ne pas nous diriger vers ces quelques havres de résistance. Ils ne savent pas toujours eux-mêmes, et eux aussi peuvent avoir la tentation de glisser vers le néant d'une programmation normalisée, sous la pression du rouleaucompres seur .