La FAO qualifie le défi “Faim Zéro” «d’occasion historique»

Au sommet de l’Union africaine dimanche 29 juin 2014, le directeur général de la FAO, José Graziano da Silva a félicité les leaders africains réunis au Sommet de l’Union africaine à Malabo pour avoir "mis la barre plus haut" en matière de lutte contre la faim, rapporte un communiqué de l’Organisation. Au nombre des initiatives visant à consolider la stratégie du Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine (PDDAA) dans le cadre de l’effort renouvelé du continent de renforcement de la sécurité alimentaire régionale, figurent la protection sociale, la création du Fonds fiduciaire de solidarité pour la coopération Sud-Sud de l’Afrique pour l’Afrique, et surtout l’engagement à éradiquer la faim chronique d’ici 2025. Durant la session de l’Assemblée générale qui a marqué une étape décisive, les leaders africains se sont engagés formellement à atteindre une série d’objectifs ambitieux pour refléter "la vision de l’agriculture que nous voulons", notamment l’élimination de la faim d’ici à 2025 et une meilleure nutrition. "Il est urgent de valoriser nos aliments locaux et traditionnels et de ranimer la question de bien manger", a prévenu M.Graziano da Silva, ajoutant qu’une priorité absolue est de réduire la facture des importations alimentaires et de réduire la dépendance à l’égard des importations. En signe d’attention renouvelée au rôle de catalyseur de l’agriculture pour l’Afrique, le Sommet de cette semaine a choisi pour thème "la transformation de l’agriculture africaine pour une prospérité commune et des moyens d’existence améliorés, en exploitant les opportunités de croissance inclusive et de développement durable", tandis que l’Union africaine a également désigné 2014 l’Année de l’agriculture et de la sécurité alimentaire en Afrique. Le Sommet marque également le 10ème anniversaire de la création du Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine (PDDAA), une coopération régionale visant à doper la prod uctivité agricole sur tout le continent. "Le PDDAA a été conçu, est piloté et appartient à l’Afrique", a fait remarquer M. Graziano da Silva au cours d’une réunion du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD). "Un développementvéritable et durable doit être initié de l’intérieur, et c’est précisément la tâche que s’est fixé le PDDAA", a-t-il ajouté. Le Fonds africain de solidarité a également profité de l’occasion du Sommet pour annoncer son soutien à quatre nouveaux projets sous-régionaux pour accroître la sécurité alimentaire et la nutrition dans 24 pays africains.L ’Organisation estime qu’accroître la production vivrière en Afrique ne sera pas suf fisante. L’insécurité alimentaire en Afrique, et ailleurs, est souvent le résultat d’un manque d’accès à la nourriture, et non pas de disponibilités insuffisantes. De sorte qu’un enjeu clé pourl’ Afrique consiste à adopter une approche plus globale comprenant des efforts d’amélioration de la production, mais aussi des investissements dans la protection sociale, tels que des programmes de transfert d’espèces assortis de conditio ns, des programmes d’argent contre travail et d’autres approches du même ordre. L’ONU a proclamé 2014, Année internationale de l’agriculture familiale dans le but de cibler l’attention sur le rôle déterminant des petits agriculteurs pour la sécurité alimentaire et de promouvoir des changements de politique et de pratiques leur permettant d’exploiter pleinement leur potentiel. Ce potentiel saute aux yeux en Afrique, continent encore aujourd’hui essentiellement rural, et où les petits exploitants et les agriculteurs familiaux exploitent plus de 60% des terres cultivées, rapporte le communiqué. En même temps, sept des dix économies à plus forte croissance du monde se trouvent en Afrique, ses villes s’étendent rapidement et la région connaît une demande croissante de nourriture tant sur les marchés nationauxque régionaux, en grande partie alimentés par les importations. A vec une population majoritairement jeune et rurale et plus de 11 millions de jeunes qui entreront sur le marché du travail au cours de la prochaine décennie, le secteur de l’agriculture africaine peut servir de catalyseur pour une croissance inclusive, une prospérité commune et des moyens d’existence améliorés dans la région, estime la F AO.