La Fête de l'Etincelle 2014 a baigné dans la Caraïbe

Voila déjà trois semaines que le rideau s'est refermé sur le 70eanniv ersaire de L'Etincelle :c'étaient les 28 et 29 juin derniers,sur la Plage des Galbas àSainte- Anne.

Galbas, lieu mythique pour les Communistes guadeloupéens, avec son mahogany majestueux planté en 1945 par Hégésippe Ibéné, à l'ombre duquel, depuis 49 ans, des dizaines de milliers de Guadeloupéens répondant à l'appel de notre journal, sont venus s'abriter pour «faire la Fête».

Si pour beaucoup durant ces longues années, la Fête a été un moment de détente et de liesse ouvrant la porte aux «grandes vacances», pour un grand nombre, ce fut toujours l'occasion de témoigner leur attachement à un hebdomadaire qui, depuis le 07 juin 1944 éclaire les consciences.

Même si la Fête en 2014 n'a pas le même faste que celles des années 64 ou 84, elle a encore le mérite d'exister , là où bien d'autres événements qui jadis marquaient la vie de notre pays, ne sont aujourd'hui que souvenir du passé. C'est que l'idéal qui anime les organisateurs de la Fête, l'idéal communiste ne meurt pas.

Comment le pourrait-il donc ? Lorsque la mission que s'est assigné le petit groupe d'avril 1944 qui lança «L'Appel au Peuple», peu de temps avant le premier numéro de L'Etincelle, est encore à réaliser

. Et lorsque nous tournons le dos à la Plage des Galbas pour scruter l'horizon vers la Mer Caraïbe, nous mesurons l'étendu de l'œuvre qui nous reste à accomplir, tant nous avons laissé «filer» d'autres peuples de notre région qui hier, comme nous, étaient colonisés et qui aujourd'hui volent de leurs propres ailes, construisant leur devenir en toute liberté.

Pourtant, ceux-là n'ont pas «disparu», ne sont pas devenus des «zombis», comme on voudrait nous le faire croire. C'est donc aussi pour éveiller les consciences et pour inciter à la réflexion, comme toujours, que cette année la Fête était placée sous le thème : «La Guadeloupe dans la Caraïbe du 21e siècle».

Et nos voisins caribéens les plus proches, ceux de la Dominique, invités à la Fête, sont venus avec enthousiasme, comme pour nous indiquer que, si montagnes de la Guadeloupe et montagnes de la Dominique ne peuvent se rencontrer, les peuples eux ont le devoir de se côtoyer et d'échanger leurs expériences.

Tout un symbole ! Plusieurs membres de la délégation du Labor Party of Dominica, qui nous ont fait l'honneur d'être présents, étaient des descendants Caraïbes vivant pour certains dans ce que l'on a coutume d'appeler : la Réserve Caraïbe.

Présente aussi, la délégation du Parti Communiste Martiniquais conduite par son Secrétaire Général, Georges Erichot, comme pour rappeler que nos destins de peuples encore colonisés, sont forcément liés, et que nous gagnerons à collaborer encore plus étroitement pour mieux terrasser la bête immonde : le colonialisme français.

Non présents à la Fête, les Cubains, qui poursuivent leur Révolution contre vents et marées, par la voix de l'ICAP (Institut Cubain d'Amitié avec les Peuples) ont tenu à adresser un message de solidarité, marquant eux aussi leur volonté de voir tous les peuples de la Caraïbe s'unir un jour pour, à l'instar des premiers occupants de la région, renouer les maillons de notre «chapelet d'îles». D'ailleurs la conférence-débat du samedi après-midi animée par Michel Bangou, membre de la Commis-sion des Relations Internat

ionales du Comité Central de notre Parti avait un sujet évocateur : «La coopération, un mouvement historique qui fonde les relations dans la Caraïbe, bien avant lacolonisation».

Du même ton était aussi le thème de la table ronde du dimanche matin - «Les Institutions : CARICOM, AEC, ALBA et autres associations…, pourront-elles réussir dans la marche d'intégration sans l'adhésion et l'intervention conscientes des peuples libres de la Caraïbe ?» -, qui a permis à plusieurs intervenants de s'exprimer autour de Félix Flémin, Secrétaire Général du PCG, qui a introduit les débats.

Tour à tour, on a entendu Julien Mérion du CORECA (Contacts et Recherches Caraïbe), David Laville d u Labor Party de la Dominique, Thérèse Marianne-Pepin, conseillère régionale en charge de la coopération, Georges Erichot, Secrétaire Général du Parti Communiste Martiniquais.

Le riche débat qui s'est ouvert dans l'assistance à l'issue des communications liminaires, a démontré que le thème choisi avait toute sa place, et que de nombreuses autres interrogations demeurent en débat.

Autant dire que durant les deux jours de Fête, à chaque instant, même sur le plan culinaire, de l'artisanat ou de la culture, la Caraïbe a été au cœur de la Fête, qui a baigné dans son milieu naturel.