Poissons-lion : nécessité d'une lutte caribéenne concertée

Les professionnels de la pêche de la Guadeloupe, de la Martinique,de la Jamaïque,de république Dominicaine,d'Antigue, de Barbade,de Bonnaire cherchent des solutionsconcer tées pour combatt r e ce prédateur .

L eurs comités des pêches se sont réunis en Guadeloupe pour évoquer une "menace" apparue dans la Caraïbe dans les années 80 et qu'ils veulent transformer en opportunité. 50 millions de poissons lion sont en ef fet présents dans les eaux de la Caraïbe, selon les estimations des professionnels, et ils constituent une vraie menace pour les autres espèces et pour l'activité économique du secteur. Ainsi, les délégations ont présenté leurs actions pour éradiquer ce poisson qui peut être comestible, à condition que ses épines toxiques soient enlevées et qu'il soit cuit.

A Anguilla, pour lever la suspicion, un travail étroit est mené dans les écoles, soutenu par un plan média actif et une implication des chefs pour le faire déguster de toutes les manières. A Barbade, les quantités de poisson lion sont encore mesurées, ce qui entraîne une faible commercialisation pour l'instant.

A Bonnaire, des travaux préalables menés avant l'arrivée du poisson on t eu pour conséquence que la population n'est pas effrayée et consomme ce poisson aussi bien dans les restaurants qu'en le cuisinant elle-même puisqu'il est vendu au kilo dans les marchés et commerces. Il s'en écoule environ 1000 kilos par mois de cette manière.

En Jamaïque, les autorités se sont focalisées sur la formation des pêcheurs et des plongeurs à la manipulation de ce poisson dont les épines sont toxiques. Par ailleurs, des informations dans les écoles et des études biologiques sont menées pour améliorer les connaissances et familiariser les professionnels et les populations à ce poisson.

En République Dominicaine, le poisson lion a été positionné comme poisson haut de gamme, grâce à l'implication de chefs étoilés du pays. Il y est devenu un mets recherché.

En Guadeloupe, 120 échantillons ont été prélevés sur le plateau continental et dans les îles du Nord afin de déterminer si ce poisson ne serait pas intoxiqué par la ciguatera et la chlordécone. Des résultats de ces études dépendront l'autorisation ou non de consommation.

Pour toutes ces délégations, la nécessité d'intensifier des recherches communes sur ce poisson ainsi que de mener , ensemble, des campagnes intensives de pêche se sont fait jour. Pour eux, seule la pêche peut permettre d'éradiquer ce poisson prédateur des eaux de la Caraïbe.

Source : interentreprise.com Francette Rosamont