LE POISSON LION

Pterois Volitans ou Pterois Miles, de la famille des Scorpaenides, originaire de l'Océan Indo-pacifique, cousin de la rascasse, le poisson lion est apparu en Guadeloupe en 2011, suite à la destruction d'un aquarium en Floride en 1992 provoqué par le cyclone Andrew.

Six individus se sont échappés et ont -tel Attila- conquis l'Amérique Centrale et l'espace Caribéen, grâce aux 30.000 œufs pondus par les femelles tous les quatre jours. Les œufs une fois fécondés sont portés par les courants et envahissent de nouveauterritoires.

D'une espérance de vie de 10 à 15 ans, d'une longueur se situant entre 5 et 37 centimètres, le Poisson Lion parfois appelé Poisson Dragon a le corps rayé verticalement de bandes marrons, blanches et rouges. Il possède des nageoires anales, dorsales, pelviennes qui contiennent des épines vénéneuses. Ces nageoires pectorales noires et blanches forment un éventail majestueux qui peut atteindre le double de la taille de l'individu.V ivant seul ou en groupe, le Poisson Lion a trouvé en Guadeloupe et en particulier sur la côte Caraïbe, un écosystème propice à son développement. Aucun prédateur pour enrayer sa prolifération, une température idéale et des endroits pour s'abriter. En 2012 on dénombrait 14 individus par hectare, en 2013 540 individus pour la même superficie.

Le Poisson Lion gobe ses proies et se nourrit à 70% des larves des poissons. Parmi eux, seulement 3% représentent un intérêt commercial; cependant les dégâts sur la biodiversité sont énormes car 18 millions de larves sont gobés tous les mois par 300 Poissons Lions, ce qui provoque la diminution de 80% de cette biodiversité.

Pour le chasser , des plongeurs munis de bouteilles font des «batteries» et ramènent entre 800 et 1500 poissons par mois. Ils sont aidés par quelques pécheurs qui envoient des casiers à une centaine de mètres de fonds. Sa piqûre s'avère être terriblement douloureuse (les spécialistes comparent la douleur à celle causée par la morsure d'un cobra) et nécessite une prise en charge médicale rapide, cependant, son venin n'est pas mortel.

Depuis peu, des restaurateurs locaux ont mis à leur carte le Poisson Lion. Mais quelques précautions sont à prendre lors de sa préparation, car son venin reste actif, et cela, même après sa mort. _Nous devons être très prudents au moment de la manipulation de celui-ci (comme couper ses épines avec un ciseau pour pouvoir le travailler sans danger). Une fois les nageoires et les épines enlevées le Poisson Lion est comestible et sa chaire fine et tendre.