Le CIPN a marché sur la trace d'Ignace

Ils étaient cent vingt-cinq à répondre à l'appel des braves, ce samedi 23 maia u pied du Fort Delgrès à Basse-Terre.

Avant de s'élancer à l'assaut de Pointe-à-Pitre, ces valeur eux mar cheurs sur la trace de leurs ancêtres, ont eu droit à un rappel historique à l'intérieur du Fort. Pour mémoir e, tout au long de la période 17941802, le Fort Delgrès tient une place importante. Occupé par les Anglais qui le baptisent Fort Matilda, repris par les républicains français en décembr e 1794, le Fort Delgrès sert de refuge à Delgrès et ses compagnons qui sont r ejoints par Ignace et sa troupe. Les insurgés soutiennent un véritable siège contr e les tr oupes de Richepance en mai 1802, mais doivent finalement l'évacuer le 22 mai de la même année. Lesmar cheurs ont pu voir la poter ne du Gallion par où Degrès et Ignace ont évacué le Fort. On peut encore voir au cimetière militaire du Fort Delgrès la tombe de Richepanse, il a été inhumé le 3Septembr e 1802. Certaines voix s'élèvent pour réclamer son rapatriement vers son pays d'origine. Une minute de silence a été observée en mémoire de tous leshér os de Guadeloupe qui se sont battus pour la liberté

. Les cent vingt-cinq gaillards ont quitté la ville de Basse-Terre vers 18h25. Ils étaient accompagnés d'un sophrologue, d'une masseuse et d'un bus balayeur pour prévenir les états de fatigue et les abandons. La sophrologue dispensait des séquences de r elaxation à chaque point de ravitaillement mais aussi à l'intérieur du bus pour calmer lasouf france et la fatigue mais aussi pour remettre en jambe ceux qui désir eraient r epr endre la marche. Le dimanche 24 mai à 6 heures du matin, la troupe du CIPN arrivait au point de ravitaillement de la station de Goyave avec une cinquantaine de rescapés. La fatigue s'affichait sur les visages perturbés par le sommeil, mais quelle fut la fierté de ceux qui n'avaient jamais quitté le macadam des pieds de Basse-Terre à Goyave. Au cours du trajet, certains se plaignaient des souf frances épr ouvées au niveau des orteils, des articulations des pieds, des lombair es ou des muscles adducteurs, c'est-àdire à l'intérieur des cuisses. Malgré tous les désagrémentsépr ouvés, la tr oupe des braves, après une quinzaine de minutes de restauration reprenaient la trace des hér oïques combattants de la liberté pour rallier Pointe-à-Pitre. Après avoir effectué soixantetrois kilomètres non stop entre Basse-Terre et Pointe-à-Pitre à pied, les défenseurs et admirateurs de l'épopée d'Ignace sont arrivés à Pointe-à-Pitre sous les coups des 12h30 mn. Les or ganisateurs décomptent le malaise de trois personnes dont une d'entr e elle a été transportée à l'hôpital. Les deux autres ont regagné leur domicile. C'est ce qui explique le retard accumulé. Au pied de la stèle d'Ignace une gerbe a été déposée. Tous ceux qui ont participé étaient très fiers d'avoir gagné leur pari. Rendez-vous est pris pour l'annéepr ochaine.