Le Festival Terre de Blues de Marie-Galante

Dans le cadre enchanteur du Château Murat à Grand-Bourg et sur le port s'est déroulée, du vendredi 22 au lundi 25 mai 2015, la 16e édition du Festival Terre de Blues de Marie-Galante.

T out le pays de MarieGalante, pendant cette période, a connu, comme à chaque festival un immense afflux de visiteurs ; mais il semble, de l'avis des organisateurs, que le cru de cette année est remarquable. Depuis des semaines, il n'était plus possible de trouver unechambr e, une voiture de location ; le littoral face au site de Murat était pris d'assaut par les tentes des touristes. Grand-Bourg, toute entière dédiée à l'évènement, était comme assiégée par les festivaliers venus de Marie-Galante, biensûr , de la Guadeloupe, mais aussi des quatr e coins du monde. Nous avons rencontré des gens qui venaient chaque année et cela depuis 2000. Nous avons cr oisé des Français, des Belges, des Italiens, des Canadiens etc. T ous ces gens déambulaient dans les rues encombrées, allant du«V illage Caraïbes» situé sur le port où se tenaient des stands d'animation, de vente et de dégustation de pr oduits du terr oir . Mais ce qui faisait l'originalité du festival, en plus des soirées sur le site de Murat, c'étaient les off pour les musiciens, les formations de l'île qui ont montré tout leur talent ; il nous faut citer , entr e autres, Camille Sopran'n Hildevert

. Le festival se déroula en deux temps. Le pr emier , gratuit, sur le port, le vendr edi, jour de l'ouverture avec un lewoz animé par Anzala et le lundi, jour de clôture où l'on a pu applaudir, entre autres, missié Sadik. Le deuxième temps, payant, les samedi et dimanche, sur le site du château Murat nous a fait connaître des moments de qualité et d'ef fervescence. Alain Jean-Marie avec son piano jazz a ravi les amoureux de la biguine. Mayra Andrade, Cap Verdienne, née à Cuba, avec sa voix suave, a fait voyager les spectateurs à travers les rythmes de son pays. Puis ce fut le tour de Jimmy Clif f, qui du haut de ses 67 ans, enflamma la scène et, devant un public debout, montra toute la diversité de la musique jamaïcaine. Le dimanche, V asti Jackson, avec sa guitare rugissante, magique, lâchant des notes de son blues du Mississipi qui vous entraient dans le corps, nous a faitpr esque oublier la sublime prestation de Jimmy Cliff, la veille. Arriva ensuite Seun Kuti du Nigeria, saxophoniste et chanteur engagé qui tenta de fair e percevoir et partager des messages qu'il n'a cessé de délivr er tout le long de sa pr estation. Le dernier groupe de la soirée, les Sisters Sledge, venant de Philadelphie aux Etats-Unis, ne nous a pas laissé une impression impérissable ; la funky music qui a fait bouger les générations passées n'a pas accroché ; il faut dire aussi que l'intensité des décibels à ce moment-là était insupportable. Le Festival Terre de Blues de Marie-Galante a, à notr e avis, gagné ses lettres de noblesse. Bien sûr, il y a toujours des améliorations à apporter telles : une traduction simultanée quand des artistes comme Seun Kuti veulent partager des messages avec le public ou un parking non loin du château pour éviter des kilomèt r es de mar che à pied, mais nous pouvons affirmer qu'il soutient la comparaison avec d'autr es festivals dans la Caraïbe et ailleurs dans le monde. Nous voudrions adresser un salut particulier à Harry Selbonne, initiateur de ce festival.