Marx revient !

L a grave crise financière qui frappe la planète remet le marxisme au goût du jour. On observe une nette augmentation de la demande pour l'œuvre de Karl Marx. Le premier tome de son livre «le Capital» a connu une augmentation de vente de 200% entre 2005 et 2008 en Allemagne.

Ce retour à Marx prouve simplement que les hommes prennent conscience que, le capitalisme qui tue des milliers de personnes chaque jour, détruit la planète n'est pas viable.

A l'heure du capitalisme mondialisé, le spectre du philosophe allemand continue de hanter la planète des idées.

Quelques vingt ans après avoir pré - maturément et abusivement enterré ses théories sur l'évolution des sociétés et ses propositions d'une société post-capi - taliste de travailleurs associés, elles émergent de la faillite du capitalisme.

Marx revient, pourquoi ? Tout simplement parce que l'homme a attaché son nom à l'élucidation des mécanismes du développement et du fonctionnement du capitalisme.

Il fait partie du petit nombre de penseurs qui ont bouleversé notre façon de voir le monde. En cela, il est l'égal de Platon, d'Aristote, de Copernic, de Newton, d'Einstein.

Sa conception matérialiste de l'his - toire, que son collaborateur et ami Friedrich Engels a fait graver sur sa tombe : «Le simple fait, jusqu'ici dis - simulé sous une abondante couche d'idéologie, que l'humanité doit avant tout manger, boire, s'abriter et se vêtir , avant de pouvoir se consacrer à la politique, à la science, à l'art, à la religion, etc.» est si puissante que même les critiques et les adversaires de Marx ne peuvent l'ignorer. Mais Karl Marx était avant tout, un révolutionnaire. La théorie était pour lui, un moyen de comprendre le monde qui l'entourait, mais seule- ment comme une étape vers la trans- formation de ce monde. La conception matérialiste de l'histoire et les gigantesques études économiques qui ont abouti au Capital étaient dirigés vers un seul but : l'auto-émancipation de la classe ouvrière.

La crise montre aux plus obtus des réactionnaires qu'au cœur des contra - dictions qui bouleversent le capitalisme se trouve la notion de la plusvalue, théorisée par Marx comme étant la clef de voute du système.

Karl Marx a démonté que l'homme, libéré des aléas de la nature, peut pro - duire avec le développement industriel plus que ce dont il a besoin pour assurer sa subsistance. C'est, ce plus, qu'il appelle la plus-value, accaparée par les patronscapitalistes.

Le grand mérite de Marx c'est d'avoir démontré, qu'infesté par l'appât du gain, le capitaliste va mettre en place malgré lui, les deux termes de la contra - diction qui va l'emporter : la suraccumu- lation de la production et la paupérisation des travailleurs.

Dans ce système arrive le temps ou les travailleurs n'ont plus les moyens de con- sommer. L'offre des produits manufacturés excède la demande, le capitaliste perd de l'argent, ne peut plus rembourser ses emprunts et c'est le krach.

Voilà où réside l'origine de la crise qui af fecte aujourd'hui le capitalisme mondialisé.

L'intérêt pour Marx aujourd'hui, réside non seulement dans le fait qu'il est le seul à donner les clés pour comprendre cette crise, mais surtout, parce qu'il a balisé le chemin pour en sortir. Sacré Marx !