Que nous apporte Gerty Archimède aujourd’hui ?

L’ année Gerty Archimède décidée par le Conseil Régional de la Guadeloupe, dans «le cadre de sa politique visant à construire une mémoire collective», est l’occasion de ren- dre un hommage mérité à une pionnière qui a consacré sa vie entière à la défense des opprimés, des démunis, des déshérités, à la protection des plus faibles et de la jeunesse en difficulté. On peut noter que près de 40 ans après sa mort, Gerty fait l’unanimité sur ses grandes qualités de coeur, sur les durs combats politiques qu’elle a menés et gagnés, sur les injustices qu’elle a défendues et sur sa fidélité au Parti Communiste Guadeloupéen, Parti de la classe ouvrière, qu’elle a très tôt choisi, après une réflexion murie et jamais démentie jusqu’à sa mort. Nous sommes contents de cette reconnaissance publique venant aujourd’hui de tous les horizons politiques. Le peuple guadeloupéen dans sa grande majorité n’a pas attendu sa mort pour lui témoigner sa confiance et sa gratitude. Les générations actuelles qui n’ont pas connu Gerty, veulent et doivent savoir ce qu’ont été sa vie et son combat politique. Nous nous effor- cerons de répondre à cette attente avec le maximum d’objectivité et en faisant appel aux témoignages de tous ceux qui l’ont côtoyée. Mais nous ne saurons nous conten- ter de présenter le tableau de sa vie sans en tirer des leçons pour aujourd’hui. Nous devons pouvoir dégager les messages que Gerty nous a laissés, qui peuvent nous aider à faire émerger une vie poli- tique saine et efficace. L’examen de son vécu montre net- tement une totale désapprobation de ce qui se fait aujourd’hui. Les valeurs éthiques et morales qui ont guidé son action ne sont plus présentes aujourd’hui dans la vie politique qui connait une vérita- ble dérive. Le message de Gerty consiste à nous montrer par l’’exemple que la vie politique réclame : courage, ténacité, capacité d’écoute, amour de son prochain et de son pays, goût du travail bien fait, générosité, humilité, respect de l’autre, connais- sance des rouages du fonctionne- ment de la société où l’on vit et, ouverture d’esprit sur le monde. Mais Gerty nous enseigne qu’il faut surtout avoir un idéal, une vision globale de la société dans laquelle on vit. Car celle-ci n’est pas faite simplement de bons et de méchants ; Elle est constituée de classes sociales qui ont des intérêts qui s’opposent et que la lutte des classes est une réalité qu’on ne peut nier. Il faut donc pouvoir en toute connaissance de cause choisir son camp. Cela demande une formation idéo- logique, un cadre organisationnel stable, une pratique collégiale et solidaire, un projet politique claire- ment identifié et porteur d’amélio- ration des conditions de vie. Gerty nous enseigne aussi la straté- gie de l’union des forces proléta- riennes, pour vaincre les forces réac- tionnaires qui oppriment les travail- leurs, et créer des avancées pour de meilleures conditions de vie. Si Gerty était là, elle militerait pour le rassemblement de toutes les forces anticolonia- listes afin de bâtir un projet de vie pour le pays. Un projet por- teur de responsabilité politique, de développement économique et de progrès social. Alors, inspirons-nous largement des idées mises en oeuvre par Gerty au sein de son Parti pendant 32 ans de vie militante active disciplinée et désintéressée jusqu’à sa mort.