L’Etat français dans le collimateur des syndicats

Après la mobilisation du 1 er mai dans la ville des Abymes, les syndicats avaient annoncé a couleur et sont donc passés à l’action le mardi 14 mai 2019.

La ville des Abymes est devenue un haut lieu de la résistance des travail- leurs avec la longue grève de Carrefour Milénis. C’est au parking de ce grand supermarché qu’a été fixé le point de rassemblement. Très tôt dans la matinée, les gré- vistes ont pris position devant l’en- trée de l’ARS (l’Agence Régionale de Santé) située à Dothémare aux Abymes à quelques encablure de Milénis. La même opération a été conduite devant le Rectorat où les grévistes à tour de rôle dénonçaient les différentes réformes du gouver- nement en place. Le blocage des deux institutions de l’Etat a duré toute la journée sous un soleil de plomb. Le soir, les gré- vistes remontés, ont bivouaqué devant le siège de l’ARS. Ils ont tenu un meeting de «bokantaj» pour s’informer mutuellement des problèmes qu’ils rencontrent au sein de leur entreprise. Les syndicats, n’ayant eu aucun interlocuteur de la journée, ont décidé de reconduire le mouve- ment le lendemain, donc le 15 mai. Après ces deux jours de mobilisation sans que leurs actions ne soient pris en compte par ceux qui diri- gent le pays, ils ont donc décidé de s’adresser au pouvoir public et à la population en organisant une conférence de presse en urgence pour faire le point sur le déroule- ment des deux jours de grève et informer de la suite à donner. A la conférence de presse, le Secrétaire général de l’UGTG, Elie Domota a rappelé les grands dos- siers du moment qui appellent à des solutions urgentes tels que : l’Education, la santé, l’eau, la négociation collective, tous relè- vent de l’ordre public, ce qui découlent directement de l’auto- rité de l’Etat et du droit. Face au mutisme du préfet, de la directrice de l’ARS, du rectorat, des parlementaires guadelou- péens et autres décideurs poli- tiques, les syndicats se sont fen- dus d’un communiqué qui explique qu’ils prennent acte de leur attitude. Aussi, les onze syn- dicats ont décidé d’appeler à la mobilisation générale pour le 25 mai, jour des élections euro- péennes. Les grévistes menacent d’utiliser toutes formes d’actions pour se faire entendre. Ils déclarent inscrire leur combat dans la durée et invitent la popula- tion d’ores-et-déjà à se préparer pour les jours à venir.