Jacques Chirac bénéficiera-t-il du système : “Deux poids, deux mesures ?”

“Nouveaux chiens de garde” et “petits soldats du journalisme” mobilisés, sont montés au front. Mission : préparer l'opinion publique à un délicat exercice de prestidigitation, dans le cadre de l'application du système “deux poids, deux mesures”, réservé aux parrains de la mafia. Bénéficiaire, Jacques Chirac ! Ce dernier a été déclaré par la Justice de son pays, en qui il a entièrement confiance, “coupable de détournement de fonds publics”, “abus de confiance” et de “prise illégale d'intérêt”, lorsqu'il était maire de Paris. Jacques Chirac n'a pas fait appel de ces condamnations, reconnaissant implicitement leur bien-fondé. Mais le concert des pleureuses mis en place par l'UMP et la bourgeoisie, ne tarit pas de larmes de crocodile, de prétextes fallacieux pour que l'ancien pré - sident de la République française ne soit pas déchu, ne serait-ce que temporairement, des décorations qui lui furent attribuées. On se souvient également, que la principale victime, la ville de Paris, dont le maire est le socialiste Bertrand Delanoë, avait renoncé à se porter “partie civi - le”, suite à un accord d'indemni - sation de 2,2 millions d'euros, conclu entre Bertrand Delanoë,l'UMP , et Jacques Chirac. Dans un article intitulé : “L'ancien président de la Fédération française de football sanctionné pour acte contraire à l'honneur”, (1), nous écrivions : “Condamné à six mois de prison avec sursis pour entrave à la mission d'un commissaire aux comptes, dans le cadre des comptes falsifiés de la Fédération française de football, Claude Simonet vient d'être suspendu de ses décorations.” “Il a été reconnu coupable d'a- voir masqué un déficit de 13,9 millions d'euros, ne laissant apparaître, grâce au maquillage comptable, qu'un déficit de 63.000 euros.” “Il a été suspendu pour trois ans de ses décorations : Légiond'honneur , et Ordre national du mérite, dans la mesure où les codes de fonctionnement de ces deux institutions prévoient la suspension ou l'exclusion de ses membres, en cas de condamnation pénale, ou d'acte contraire à l'honneur.” Comment faire pour éviter à Jacques Chirac de passer sous les fourches caudines du “code de fonctionnement” de ces institutions ? Eva Joly, ancienne juge, candidate à l'élection présidentielle de l'an prochain, a déjà demandé à Jacques Chirac de démissionner de son mandat de membre du Conseil Constitutionnel. En effet, est-il “moral”, qu'un condamné pour “détournement de fonds publics” et autres méfaits, soit le mieux placé pour juger d'autres justiciables ?... La campagne menée par les “nouveaux chiens de garde” et les “petits soldats du journalis - me” permettra-t-elle, dans le cas d'espèce, de contourner la réglementation en vigueur ? Le cas de Claude Simonet fera-t-il jurispru - dence ? Wait and see !

(1) NE, n°344 jeudi 10 septembre 2009