La mobilisation a payé au centre pénitentiaire

Cela fait des années que les agents du cen- tre pénitentiaire de Baie-Mahault se plai- gnent d’un manque de personnel pour assurer convenablement leur mission. Plusieurs Gardes des Sceaux, sous différents gouvernements, de passage en Guadeloupe ont visité le centre pénitentiaire de Fond Sarail et promis monts et merveilles aux agents qui ne voyaient rien venir alors que la situation devenait insoutenable. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase et qui a provoqué la riposte du personnel, c’est la tentative d’assassinat par arme blanche sur deux de leurs collègues Joël et Teddy, le mercredi 22 mai 2019. Agacés par une non prise en compte des problèmes réels auxquels ils sont confrontés au quotidien pour assurer leur mission, les agents ont bloqué l’établissement péniten- tiaire pour se faire entendre de leur direc- tion et de leur ministère de tutelle. Ils se sont organisés en intersyndical (UFAP- UNSA Justice ; UGSP.CGT et FO Pénitentiaire), parlant tous d’une même voix avec un cahier de revendications qui comporte quatorze points dont : Le trans- fert immédiat des détenus auteurs d’agres- sion sur le personnel. Le transfert des déte- nus de longue peine. Effectif supplémentaire en personnels au centre de détention (4 agents au centre de détention). La dotation immédiate des gilets pare lames, UDV (Unité pour détenus vio- lents), brouilleurs de portables, promotion en grade des agents agressés. Augmentation de l’effectif ESP (Equipe de sécurité pénitentiaire). Désengorgement du centre pénitentiaire (surpopulation carcé- rale). Service de nuit à 16 agents.

Amélioration des conditions de travail et de vie. Création d’un vrai quartier pour les arrivants. Le dispositif d’accroissement et de capacité (DAC). Création d’un troisième établissement sur la Guadeloupe. Création d’UHSI (Unité hospitalière sécuri- sée régionale), d’UHSA (Unité hospitalière spécialement aménagée), d’ERIS (Equipes régionales d’intervention et de sécurité) et d’une équipe cynophile. Mise en place de douches dans toutes les cellules.

Formation continue du personnel.

La revendication des 12 nouveaux agents pour complémenter l’effectif, n’était qu’un préalable pour la reprise du travail. La revendication principale de l’intersyndi- cale, était le renforcement du personnel du centre de détention (le doublement de l’ef- fectif). Ce point a été acté par l’administra- tion centrale. Ils ont obtenu 10 agents supplémentaires, qui se déclinera en deux étapes. Une commission administrative paritaire exceptionnelle doit avoir lieu le mardi 28 juin 2019 pour l’apport de cinq premiers agents et les cinq autres seront rajoutés à la CAP (Commission administrative paritaire) du mois d’octobre prochain. Au début des premières tractations, l’ad- ministration pénitentiaire était prête à concéder que 5 agents, mais face à la détermination affichée des grévistes qui ont reçu le soutien de leurs collègues de Basse-Terre, Martinique et Guyane, l’ad- ministration a revu sa proposition en leur accordant 10 nouveaux agents. L’intersyndicale qui reste sur ses gardes a fait savoir à la Directrice régionale qu’il n’était pas question que ce détenu en question soit logé dans les centres pénitentiaires Antilles-Guyane malgré les besoins de la justice.