LES SARGASSES SONT DE RETOUR : Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes !

Depuis quelques jours, les habi- tants du littoral assistent impuis- sant au retour des sargasses. On se souvient lors du passage au pas de course du Président Macron, il avait trouvé l’ultime solution pour freiner l’arrivée mas- sive des sargasses, en invitant les maires de Guadeloupe à procéder au ramassage de ces algues dans les 48 heures.

Ces algues flottantes,sargassum natans ou sargassum flui- tanssont deux espèces pouvant croître et se diviser totalement au large, contrairement à d’autres espèces comme le sargassum muti- cum, nécessitant une fixation dans des eaux de faible profondeur. Cette caractéristique permet à ces algues de survivre sur de grandes distances avant de venir s’échouer et se décomposer sur nos côtes, produisant de l’hydrogène sulfuré responsable des odeurs nauséa- bondes et des risques de santé.

Lors des précédents échouages massifs ayant eu lieu dans toute la Caraïbe en 2011, les hypothèses sur leur origine laissaient penser que ces algues provenaient du Golfe du Mexique ou de la Mer des Sargasses, au Nord des Antilles. Cependant, une équipe scientifique, ayant étudié grâce aux satellites leurs déplacements, a démontré qu’elles provenaient en fait du Nord de l’embouchure de l’Amazone, au large du Brésil. Ceci explique pour- quoi les côtes sud de l’archipel sont principalement touchées. Il semble en effet que les nutriments contenus dans l’eau de l’Amazone et l’Orénoque profitent à la croissance de ces algues et favorisent leur développement massif. Ce phéno- mène devrait malheureusement se reproduire, voir s’accentuer les prochaines années, en raison de la destruction massive de la man- grove d’Amérique latine, qui per- mettait auparavant deretenir une grande partie des nutriments pro- venant des fleuves. Il met l’accent sur les conséquences que peuvent produire les déforesta- tions et urbanisations incontrôlées.

Les élus guadeloupéens sont impuissants face à cette situation. E n plus, qu’il faut procéder au net- toyage du littoral, il faut aussi trou- ver un lieu pour les stocker afin que c es odeurs nauséabondes sulfu- reuses qu’elles dégagent n’attei- gnent pas les lieux d’habitations. Autre incertitude, son impact dans le sous sol. Une fois de plus, la situation politique de la Guadeloupe ren- voi les Guadeloupéens à leur propre responsabilité. Pour avoir écouté le maire de la commune de Petit-Bourg sur ce s ujet ainsi que le président de l’asso- ciation des maires de Guadeloupe, respectivement Guy Losbar et Jean- Claude Pioche, il y a un problème de c ompétence qui se pose. Le préfet qui représente l’Etat, considère que c’est de la responsa- bilité des collectivités et les élus de leur côté considèrent que c’est de la compétence de l’Etat. En réalité, on ne sait pas qui fait quoi et cela dans plusieurs domaines. La bonne question qui faut se poser c’est qui commande ? La logique veut que
ce soit à celui qui commande que revient la responsabilité de mettre l es moyens pour agir. D’autre part, il faut mettre en oe uvre des exercices grandeur nature, avec l’appui des profes- sionnels secouristes et des bénévoles pour contrer l’arrivée des algues sur nos côtes. Enfin, tout doit être mis en oeuvre pour développer des zones de repli pour les popula- tions les plus exposées. ( Tiré du document du Parc national de la Guadeloupe)