2 juillet 1925 : Patrice Lumumba, héros national congolais assassiné le 17 janvier 1961

«Sans dignité, il n’y a pas de liberté. Sans justice, il n’y a pas de dignité et, sans indé- pendance, il n’y a pas d’homme libre». P atrice Lumumba

PREMIER MINISTRE DU CONGO du 24 juin au 14 septembre 1960 - 2 mois 21 joursPère de l’indépendance de son pays. En visite à l’exposition universelle de Bruxelles ouverte au public le 17 avril 1958, il est ulcéré par l’image présentée du peuple congolais. Rappelons que cette expo avait pour objectifs de reconstituer un village congolais, une sorte de «zoo humain». Il s’agissait en fait, d’une opération de propagande coloniale pour montrer les aspects positifs de la colonisation et la supé- riorité des Européens sur les peu- ples africains. De retour au pays, toujours très mécontent par l’ambiance raciste de cette expo, il crée, le Mouvement national congolais (MNC) le 5 octobre 1958, pour mener le combat contre les colonia- lismes belges, français et portugais, unis pour l’exploitation des richesses minières de son pays. Sa présence à la Conférence des peuples africains à Accra, capitale du Ghana, le conforte dans sa stra- tégie de rupture. Il rencontre le Président du Ghana Kwamé N’Krumah, Frantz Fanon et Felix- Roland Mounié leader anticolonia- liste camerounais. Cette rencontre allait orienter la pensée de Lumumba vers le Panafricanisme. Le deuxième Congrès du MNC se tient à Stanleyville avec comme thème : «Liquider le régime colonialiste et l’exploita- tion de l’homme par l’homme ». Les gendarmes présents sur les lieux tirent sur les congressistes, faisant 30 morts et arrêtent Patrice Lumumba qui sera condamné à 6 mois de prison le 20 janvier 1959. Il fut libéré, à la suite des protestations éner- giques du peuple.

Aux élections générales qui eurent lieu en mai 1960, les premières de l’histoire du Congo, le MNC arrive largement en tête. Joseph Kasavubu est nommé President de la République et Patrice Lumumba qui exprimait la volonté et les aspi- rations du peuple congolais est nommé Premier ministre. Le 30 juin 1960, Patrice Lumumba lors de la cérémonie d’accession à l’indépendance, prononce en pré- sence du roi Baudoin un violent discours en dénonçant la politique coloniale belge depuis 1885 (date de l’occupation), rompant ainsi avec le discours convenu du Présidé Kasavubu. Il est acclamé par la foule. Le roi des belges humilié menaça de quitter les lieux. Ce discours histo- rique accroît la popularité de Lumumba dans son pays et à l’étranger. Malcom X le présente comme «le plus grand homme noir ayant foulé le sol africain». Avec la complicité de la classe politique servile, des pays euro- péens : Belgique, France, Grande-Bretagne et USA, un véritable entreprise de déstabili- sation sera menée pour diviser le pays et créer le désordre : Sécession de la riche province le Katanga, intervention armée de l’ONU pour protéger les richesses minières et organiser l’assassinat de Lumumba. Isolé, ce dernier se tourne vers Moscou et est aussitôt accusé d’être un agent des communistes et donc très dangereux. Lumumba ainsi que ses deux plus proches compagnons Mpolo et Okito sont capturés, ligo- tés, torturés, humiliés et fusillés le 17 janvier 1961. Moïse Tschombé le valet du Katanga fera dissoudre son corps dans de l’acide. L’assassinat de Patrice Lumumba est l’oeuvre d’un quarteron de poli- ticiens congolais corrompus, ser- viles, sanguinaires, Kasavubu, Moïse Tshombé. Mobutu et Munongo qui ont effectué la criminelle besogne, comme agents des colonialistes belges, français, anglais avec le sou- tien de l’OTAN et de la CIA. Le Secrétaire général de l’ONU de l’époque Dag Hammarskjoeld est accusé par l’opinion publique inter- nationale d’avoir protégé ces gangsters. Son nom sera marqué d’infamie dans l’histoire du monde et principalement de l’Afrique. La Belgique a présenté ses excuses «ses profonds et sincères regrets». La France est toujours muette. Avec la disparition de Patrice Lumumba à 36 ans, l’Afrique a perdu un jeune et digne fils. Mort à 36 ans comme Frantz Fanon la même année.Son nom vivra éternellement couvert de gloire. Aimé Césaire dans une «Saison au Congo» (1966) lui rend un vibrant hommage et présente le destin tragique de ce héros national congolais mort en restant fidèle à ses convictions et à ses idéaux de liberté et de justice.

HONNEUR ET RESPECT A CE VALEUREUX COMBATTANT !