«Après le XV ème Congrès, quelles actions pour faire avancer la revendication de l’Autonomie ?»

«Après le XV ème congrès des élus, quelles actions pour faire avan- cer la revendication de l’Autonomie ?», était le thème de l’assemblée plénière qu’avait organisé le PCG (Parti Communiste Guadeloupéen) le samedi 13 juillet 2019 et une bonne vingtaine de militants avaient répondu présents à la convocation pour échanger leurs points de vue sur ce thème d’actualité.

C hristianCeleste a introduit le débat en rappelant l’his- torique et les circonstances de la création du Congrès des élus (qui n’existe que dans les «Outres Mers») inscrite dans la Loi d"Orientation pour l"Outre-Mer (la LOOM) du 28 mars 2000. L’ancien Secrétaire général et ancien élu régional, qui a participé au premier Congrès des élus en 2001, a rap- pelé que depuis 2003 les limites de cette assemblée non élue, en termes d’évolution de la Guade- loupe, s’arrêtaient à des proposi- tions d’évolution institutionnelle. Cette précision démontre à elle seule la portée très limitée de cet objectif de «différenciation» qui fût le fil conducteur de ce XV ème con- grès des élus, organisé par la prési- dence départementale. Toutes les initiatives qui ont eu pour but l’évolution de la Guadeloupe ont toujours été à l’initiative des Guadeloupéens ou des Antillo- Guyanais en général. 1958, naissance du PCG ; 1964/65, Front Guadeloupéen pour l’Auto- nomie ; 1971, Conférence de Morne Rouge avec les Partis Com- munistes antillo-guyanais ; 1975, Convention de Sainte-Anne pour l’Autodétermination et l’Autono- mie ; 1990 proposition de loi à l’Assemblée nationale française pour un statut spécifique ; 1992, Projet de Collectivité Nouvelle de Guadeloupe ; 1999, la «Décla- ration de Basse-Terre» signée par les trois présidents de Région, Antoine Karam pour la Guyane, Alfred Marie-Jeanne pour la Mart- inique, et Lucette Michaux-Chevry pour la Guadeloupe, sont des dates qui balisent dans le temps le chemin de cette évolution statu- taire qui semble pour beaucoup, être de plus en plus une évidence, … sauf peut-être pour les élus partici- pant à ce XV ème Congrès. Or, depuis 2000, avec la LOOM et l’instauration de ce Congrès, le gou- vernement a, lui aussi, envisagé une possible évolution, bien contrôlée. Pour preuve, les discours de ces deux jours, et surtout les deux réso- lutions qui en sont ressorties, démontrent que les élus départe- mentaux et régionaux n’ont nulle- ment l’intention d’outrepasser l’in- jonction de Brigitte Girardin qui avait précisé en 2003, suite aux résolutions quasi autonomistes du 1 er Congrès de 2001, que toute évo- lution était possible à condition de ne pas sortir du cadre de l’article 73 de la Constitution française. Finit l’évolution vers l’autonomie. Les militants présents à cette pre- mière réunion plénière de l’année ont donc pu s’exprimer sur ce Congrès et échanger pour faire avancer l’idée du changement de statut pour aller vers l’autonomie en ayant là l’occasion de faire leurs propres propositions. Les communistes sont d’accord sur le fait que seule une alliance, ou du moins un regroupement, des forces progressistes tournées vers l’évolu- tion statutaire pour l’autonomie peut permettre de faire avancer cette revendication. Les partis autonomistes sont concernés bien sûr, mais pas seulement car plus cette coordination est large et plus la revendication d’émancipa- tion portera ses fruits auprès des Guadeloupéens. Cette réunion a aussi permis aux militants de se questionner sur l’état du Parti, car, pour être une force de propositions et d’actions, il est indispensable de faire le point sur ses propres capacités. C’est donc l’une des tâches que s’est assigné le Parti. Faire l’inventaire de ses forces et procéder à une réactualisation de son projet. La matinée s’est terminée de manière très conviviale en parta- geant un repas bienvenu après près de trois heures d’échanges.