C’est le temps de nous-mêmes !

E ncore une fois, n’en déplaise à ceux qui, la tête pourrie par l’idéo- logie colonialiste et assimilationniste, ne trouvent aucun mérite au Parti Communiste Guadeloupéen. La vie confirme les ana- lyses et propositions formulées et défendues depuis 1944 par les com- munistes en Guadeloupe. Aujourd’hui, éclate aux yeux de tous : la faillite consommée du système colonial départementalisé, régionalisé, décentralisé, dans sa globalité. Cette faillite se traduit par la dépendance économique, la dégradation sociale, l’insécurité, l’exode de la jeunesse, la crise sanitaire. Il n’y a pratiquement plus grand monde pour agiter le slogan éculé de notre chance d’appartenir à un grand ensemble qui nous garanti- rait bien-être matériel, protection sociale, services publics de qualité, supériorité sur les frères de la Caraïbe. En affirmant des 1955, que la Guadeloupe est un pays différent de la France pour, prolongeant la réflexion à partir de l’étude des réalités concrètes de notre société soutenir l’idée que la Guadeloupe est une entité ayant les caractéristiques d’une nation et à ce titre avait le droit de se séparer de la nation dominante, le Parti Communiste faisait entrer la Guadeloupe par la grande porte dans l’histoire de la lutte des peuples pour leur émancipation. A partir d’une approche maitrisée de l’idéologie Marxiste et en s’inspi- rant de l’expérience des luttes des peuples colonisés, il apporta en 1958, la réponse politique la mieux adaptée pour l’époque à la réso- lution de la question coloniale en Guadeloupe : Un statut politique d’Autonomie en union avec la France. Combattue avec violence par les réactionnaires de tout acabit, déni- grée et vilipendée par le mouvement nationaliste «hors sol», trahie par les assimilationnistes embusqués, la revendication autonomiste portée par un Parti Communiste arque bouté sur son socle, a traversé les embûches, les agressions, les péripéties électorales, s’est adaptée à l’évolution des rapports sociaux-économiques pour être au rendez- vous de l’histoire, qui s’écrit en marchant. Aujourd’hui, pour être restés fidèles à la pensée de Marx qui a écrit :«Un révolutionnaire doit être capable d’entendre pousser l’herbe», nous pouvons dire qu’une conscience se lève pour exprimer que le vieux monde de départementalisation-assimilation est mort, c’est mainte- nant le temps de nous-mêmes. Le temps de nous élever en peuple pour construire sur cette terre qui est notre, la société que nous voulons en rupture avec toute suggestion extérieure et en prenant appui sur cette pen- sée émise par Rosan Girard, en 1962 : «La Guadeloupe ne pourra jamais se développer, créer des richesses à la base du pro- grès social dans une application bornée des lois et règlements pensées et mises en oeuvre pour la France et pour l’Europe».