Une loi qui interdit la fessée en France

Le mardi 02 juillet 2019, le Parlement français a définiti- vement adopté la loi interdisant toutes les «violences éducatives ordinaires», la fessée n’y échappe pas. Le texte adopté à l’unanimité, inscrit dans le Code civil que «l’autorité parentale s’exerce sans violences phy- siques ou psychologiques».

A insi, le fait d’acter cette interdic- tion formelle au terme du par- cours législatif, cela permet à la France d’être en conformité avec les traités internationaux. Le texte, adopté à main levée à l’unani- mité, inscrit dans le Code civil, à l’article lu à la mairie lors des mariages, que«l’autorité parentale s’exerce sans vio- lences physiques ou psychologiques». «Les coups, les raclées, les fessées sont autant de stigmates que l’enfant devra porter toute sa vie»a déclaré à la tribune le secrétaire d’Etat chargé de la protec- tion de l’enfance, Adrien Taquet. En votant cette loi, la France devient, le 56 ème Etat à interdire totalement les «violences éducatives ordinaires». En Guadeloupe, c’est un sujet diversement apprécié. C’est un sujet qui tend même à diviser les familles guadeloupéennes car, de l’éducation sociétale dépend l’évo- lution de la société de demain. Nous avons réalisé un micro-trot- toir sur la commune des Abymes sur le vote de cette loi.Mme Gane, âgé de 80 ans :«La fessée n’est pas une forme de vio- lence. Quand mes parents me donnaient à faire quelque chose et que je n’obéissais pas, ils me donnaient la fessée ou me punissaient autrement. Maintenant, c’est différent. Les enfants n’obéissent plus à leurs parents, ils sont «mal élevés». Il ne faut pas s’y méprendre, la fessée n’est pas la maltraitance, ce sont deux choses distinctes. Si on ne peut pas corriger un enfant, comment fera-t-on pour leur inculquer les bonnes manières pour vivre en société ? Ce sont ces genres de lois qui modifient la bonne marche de la société».Patricia, mère de 40 ans :«Pour ma part, je pense que la venue de cette loi n’est pas une bonne chose parce que les enfants deviennent de plus en plus méfiants, de plus en plus agressifs. Une petite tape de temps en temps n’a rien de grave. C’est le gouvernement même avec ce genre de loi qui crée un dérèglement de notre société».Jean-Claude, père de 61 ans :«Dans la loi, il y a du bon et du mau- vais. La loi convient parfaitement à celui qui maltraite son enfant. Donc à ce moment-là, la fessée devient un prétexte de maltraitance. Par contre ce n’est pas applicable à ceux qui édu- quent convenablement leurs enfants. La fessée doit être mesurée».Ketty, la cinquantaine et mère de deuxenfants :«A chacun son opinion là-dessus, mais moi, je dis qu’il faut donner la fessée pour pouvoir se faire respecter de l’en- fant. La fessée fait partie de l’éducation de l’enfant, il faut savoir comment le taper. Une fessée est une correction qui peut se faire avec une ceinture, mais pas avec la main, ni avec un bâton. Pour moi, il n’y a pas d’âge pour corriger un enfant. Puisqu’un enfant doit savoir qu’il doit du respect durant toute sa vie à ses parents».Angéla, jeune mère de 30 ans :«Tout dépend de la vision de chaque parent. Parce qu’autant qu’il y a des parents qui font partie de l’école où ils préfèrent ne pas taper leurs enfants. Ils utiliseront plus la discussion parce qu’ils ont été traumatisés, parce qu’ils ont été tapés avec des bâtons, des câbles de radio etc… donc ils vont considérer la fessée comme une forme de violence physique. Après, il y a d’autres parents qui disent qu’ils ont reçu des claques et que cela ne les a pas tués bien au contraire, ils remer- cient leurs parents de les avoir corrigés. Je pense qu’on devrait quand même les laisser éduquer leurs enfants comme ils veulent, tant qu’il n’y a pas d’abus, de bleus et de blessures.

Nous parents, nous nous trouvons dans une posture où nous sommes toujours réprimandés alors que ce devrait être le cas de l’enfant. Du coup, cela donne ce que nous avons aujourd’hui, une société en décadence».La question de la fessée ne se pose pas dans les mêmes termes suivant les pays. Il faut prendre en compte la cul- ture, l’environnement et la société qu’on veut construire. Avant que le gouvernement et le Parlement ne se prononcent sur ce projet de loi porté à bout de bras par Maud Petit, ils devraient interroger le peuple qu’on dit souverain, surtout quand on sait l’impact que cette loi aura au sein de la cellule familiale et sur la société française toute entière.Dans notre prochaine édition, nous pren- drons l’avis des spécialistes