La crise au CHU de Pointe-à-Pitre

Dans ce contexte gravissime de la crise qui affecte le centre hospitalier universitaire de Pointe à Pitre (CHU), c’est la santé des Guadeloupéens qui est en jeu. Aucun élu responsable ne peut rester insensible, silencieux devant les cris de désarroi venant des personnels soignants dévastés de ne pouvoir sauver des vies, faute de matériel et de personnel suffisant.

Les élus communistes et apparentés ont décidé de dire stop et d’agir, en demandant aux élus régio- naux, départementaux et municipaux de la Guadeloupe de sortir de leur silence. C’est donc pourquoi les élus communistes ont pris l’initiative d’adresser une lettre ouverte à l’ensemble des élus de Guadeloupe afin de demander à ces der- niers de témoigner de leur soutien au personnel du centre hospitalier et de s’adresser collectivement et directement au chef de l’Etat pour solliciter une dotation financière globale pour redonner au CHU, les moyens de remplir ses missions. C’est cette lettre que nous publions dans cette édi- tion du journal
Lettre ouverte des élus communistes guadeloupéens aux élus de la Guadeloupe Mesdames et Messieurs les élu(e)s de la Guadeloupe, Chers collègues, Nous, élus communistes soussignés, venons vous rappeler la gravité de la crise qui secoue depuis des années, le CHU (centre hospitalier universitaire), vaisseau amiral de la santé publique en Guadeloupe. Les dégâts tant matériels que psychiques et la désorganisation des services causés par l’incendie, dont les origines ne sont toujours pas connues, ont accéléré la dégradation de la situation de l’hôpital entraînant une véritable crise sanitaire à la Guadeloupe. La responsabilité incombe en premier chef aux autorités de l’Etat, responsables de la santé et des hôpi- taux publics, qui ne sont pas intervenus à temps pour redresser la situation et qui ont géré avec incom- pétence et désinvolture les conséquences de l’incendie. Depuis 20 mois, dans des conditions extrêmes de dénuement et de souffrance, tout le personnel de l’hô- pital (médecins, soignants, techniciens et administratifs) assure avec dévouement, la meilleure conti- nuité de soins possible à leurs patients. Aujourd’hui, le vase déborde. L’ensemble des personnels soignants et encadrants ne peut plus travailler dans ces conditions de risques permanents pour les malades. Les besoins sont connus. Il manque du matériel de soins, des médicaments, des médecins et des soi- gnants en nombre requis pour assurer une prise en charge correcte des malades. Cette situation est une atteinte grave au droit à la santé des Guadeloupéens. Elle a pour cause une ges- tion désastreuse des finances et des règles d’organisation des services, par les différentes directions nom- mées à l’administration de l’hôpital par les autorités de tutelle. La solution de ces problèmes exige un engagement financier, au niveau des besoins réels du CHU, par l’Etat en charge de la sante publique sur tout le territoire de la République.

La construction en cours du nouvel hôpital, qui sera opérationnel dit-on en 2025, ne peut pas être un argument recevable face à l’urgence de sauver des vies humaines. Les élus communistes considèrent que le CHU de la Guadeloupe, doit retrouver son niveau de fonction- nement maximal pendant cette période de construction, pour éviter toute rupture de soins, toute perte de chance et préserver l’intégrité et la vie des usagers. C onscients de la légitimité et des responsabilités que nous ont confiées les citoyens à travers le suffrage universel, nous appelons tous les élus guadeloupéens à faire front commun pour empêcher la faillite totale de notre CHU. Nous, élus communistes, invitons tous les élus guadeloupéens à : - Soutenir le personnel hospitalier dans la défense de leur intégrité morale, psychique et physique - S’adresser collectivement au Président de la République française qui a déclaré vouloir «changer le quotidien des ultramarins» pour demander une intervention financière de redressement global des comptes du CHU. Cette dotation financière pourrait être prélevée sur les financements prévus pour les contrats de conver- gence non prioritaires, signés entre l’Etat et les collectivités. Persuadés que cette démarche recevra votre adhésion, nous restons dans l’attente urgente de votre réponse en retour, afin de pouvoir ensemble y donner suite. A cette fin, nous avons désigné deux des signataires pour assurer le suivi de cette initiative, il s’agit de : - Marie Chantale Saint-Sauveur, conseillère départementale et municipale de Morne-à-l’Eau, membre du conseil de surveillance du CHU. - Victor Arthein, maire de Port-Louis, 3e`me vice-président de la CANGT. Dans l’attente de votre position, quant à cette démarche commune des élus de la Guadeloupe nous vous adressons, Mesdames et Messieurs les élu(e)s, nos respectueuses salutations guadeloupéennes.

P ointe-à-Pitre, le 22 juillet 2019 Victor ArtheinEdouard Francietta Maire de Port-Louis, vice- président de la CANGTAdjoint au maire de Morne-à-l’Eau Suzette DuportDaniel Zidée Conseillère municipale de Morne-à-l’EauConseiller municipal de Port-Louis Marie Chantale Saint-SauveurRémy Greaux Conseillère départementale et municipale de Morne-à-l’EauConseiller municipal de Vieux-Fort Félix Alain Flémin Conseiller municipal de Deshaies