Libérez les anti-terroristes cubains emprisonnés auxUSA

Le vendredi 6 janvier, comme ils le font déjà depuis le mois de septembre 2011, une vingtaine de militants communistes, des membres de l'association «Les Amis de Cuba», des sympathisants de la cause cubaine étaient réunis devant le monument «l'anneau brisé» sur la place des Martyrs de la Liberté à Pointe-à-Pitre, en solidari- té avec les 5 Cubains emprisonnés dans les geôles des Etats-Unis. Sur un grand panneau étaient affichées les dernières photos des 5 Cubains, les présentant le plus lar- gement à tous les visiteurs qui tra- versaient la place et qui s'arrêtaient automatiquement pour lire les informations les concernant. Après avoir diffusé de la chanson cubaine et distribué des docu - ments aux passants, l'animateur de la soirée pris la parole pour rappeler l'histoire des 5 emprisonnés et les luttes qui sont menées partout dans le monde pour leur libération. Il a signalé que depuis le mois d'oc- tobre, René Gonzalez a été libéré après 13 années de geôle, mais il reste prisonnier de la plus grande prison des Etats-Unis, parce qu'il ne peut quitter le territoire de ce pays, où il est assigné à résidence. A la suite de cette intervention, leP résident de l'association «Les Amis de Cuba» donna lecture de la lettre du 12 janvier 2012, adressée par la militante des droits de l'homme Jacqueline Roussie, au Président Barak Obama. Depuis un an, cette militante adresse chaque mois, une lettre au Président américain pour demander la libération des 5. Nous vous livrons le contenu de cette lettre pour mieux vous sensibiliser à ce mouvement de solidarité mondiale.

LETTRE DE JACQUELINE ROUSSIE À OBAMA

Le premier janvier 2012.

Monsieur le Président Obama

The White House 1600 Pennsylvania Avenue N. W. Washington DC 20500

Monsieur le Président, Comme le veut la tradition, je vous présente mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année 2012. Vous avez sans doute passé d'excellentes fêtes de fin d'année auprès de votre épouse, vos filles, vos parents, vos amis.

Six familles, parmi tant d'autres, étaient séparées en cette fin d'année, alors que vous pouviez leur éviter cette douloureuse situation. Il s'agit des familles des cinq Cubains Gerardo Hernandez, Antonio Guerrero, Fernando Gonzalez, Ramon Labanino, René Gonzalez et de celle de votre compatriote Alan Gross. Le soldat israélien Gilad Shalit a été échangé en octobre dernier contre plus d'un millier de prison- niers palestiniens. Nous atten- dions de votre part, Monsieur le Président, un geste similaire pour la trêve de Noël. Les cinq Cubains et Alan Gross auraient alors pu être dans leurs familles respectives pour les fêtes !

Le mur du silence entourant l'his- toire des Cinq a fini par se lézarder au fil des années, grâce en particu- lier au travail courageux, et inlassable de certains de vos concitoyens. Cette injustice faite aux cinq patriotes cubains commence à être connue et réprouvée dans le monde entier , y compris par des organisations de défense des droits de l'homme comme l'ONU, ou «Amnesty International».

La détention de Gerardo Hernandez, Antonio Guerrero, Fernando Gonzalez, Ramon Labanino et René Gonzalez restera dans les mémoires comme une des plus grandes injustices de notre temps. Elle continue pour les quat - re premiers depuis plus de treize ans. Le fait que la libération de René Gonzalez, qui a purgé sa peine, soit assortie d'une obliga tio n de rester sur le territoire des Etats-Unis pendant trois ans est inhumain. Cet antiterroriste vient de passer treize années en prison, sa famille est à Cuba, et comme si cela ne suf fisait pas, votre administration refu se régulièrement à son épouse Olga le visa d'entrée aux Etats-Unis. Juste après votre élection, je vous avais écrit, le 28 novembre 2008, pour vous féliciter, et vous parler de l'incroyable injustice des Etats-Unis envers ces cinq Cubains. Les amis des Cinq sont nombreux à Monein, petite ville au pied des Pyrénées où je vis. Comme beaucoup d'autres personnes dans le monde, ils attendent de votre part, le geste qui rendra enfin à ces Cubains la liberté qu'ils méritent. Je vous écris au nom de ces amis chaque mois depuis le début de l'année 2009, celle-ci est la trente septième lettre. Les Cinq ont été injustement emprisonnés pendant treize ans, il est temps pour eux de retrouver ceux qui leurs sont chers.

Nous avons sollicité longtemps de votre part une «clémence exécutive» pour les Cinq, car les recours judiciaires sont pratiquement épuisés depuis la décision de la Cour d'Appel du 4 juin 2008.

Nous espérons maintenant de la part de votre administration un geste de réciprocité humanitaire qui ramènerait Alan Gross auprès de sa famille, et les cinq Cubains auprès des leurs. Un tel geste ne devrait pas présenter de difficulté diplomatique majeure. Au contraire, il honorerait votre prix Nobel, et réjouirait tous les citoyens épris de paix dans le monde. Il n'y a pas, Monsieur le Président, de «bons» et de «mauvais» terroristes. Le terrorisme est mauvais, quels qu'en soient les auteurs et le pays qui en souf fre. Près de 3500 Cubains ont été victimes du terro- risme orchestré depuis les Etats- Unis. Plusieurs criminels n'ont jamais été i nquiétés et conti- nuent à être protégés par votre administration. Le corollaire est bien sûr que ceux qui se met - tent en travers de leur sale b esogne, comme l'ont fait les Cinq, sont considérés comme «ennemis» par votre administration, comme ils l'étaient par les précédentes.

Ces cinq Cubains ne sont pas ennemis de votre pays. Par leur travail courageux et dangereux au sein des groupes mafieux de Floride, ils ont évité bien des attentats contre Cuba et sauvé beaucoup de vies, y compris celles de citoyens des Etats-Unis. La plupart des gouvernements successifs des Etats-Unis ont appliqué à l'encontre de Cuba, depuis sa révolution, une politique répressi- ve plus dure encore que celle préconisée par le sous-secrétaire d'Etat pour les Affaires interaméricaines Lester D.Mallory qui écrivait à son secrétaire d'Etat Roy R.Rubottom, le 6 avril 1960 : «La majorité des Cubains soutient Castro, il n'y a pas d'opposition politique efficace... Tous les moyens doivent être entrepris rapidement pour affaiblir la vie économique de Cuba... Une mesure qui pourrait avoir un très fort impact serait de refuser tout financement et livraison à Cuba, ce qui réduirait les revenus monétai- res et les salaires réels et provoquerait la famine, le désespoir et le renversement du gouvernement».

Nous attendons avec impatience, Monsieur le président, d'autres relations entre Cuba et les Etats- Unis. Vous avez une opportunité historique de pouvoir y contribuer, ne laissez pas passer cette chance. Dans ce but, nous espérons le dénouement heureux de cette lamentable histoire des Cinq, il est entre vos mains.

Recevez, Monsieur le Président, l'expression de mes sentiments humanistes les plus sincères.

Jacqueline Roussie 64360 Monein (France)

Copies envoyées à : Mesdames Michelle Obama, Nancy Pelosi, Hillary Clinton, Janet Napolitano, à Messieurs. Harry Reid, Eric Holder, John F. Kerry, Pete Rouse, Donald Verrilli, Rick Scott, et Charles Rivkin, ambassadeur des Etats-Unis en France.