Fin de la longue grève du CHU

La direction et l’intersyndicale UTS-UGTG/ CGTG CHU PPA ont trouvé un accord, mettant fin à deux mois et demi de crise, mardi 17 septembre 2019. Un document de 28 pages a été paraphé par les deux parties, dans lequel chacun semble avoir trouvé son compte.

L’ intersyndicale protestait contre les conditions de tra- vail déplorable pour le personnel soignant, comme pour les patients, le manque de moyens humains et matériels, ainsi que la vétusté et l’exigüité des locaux en autres. Cette situation latente s’est forte- ment dégradée depuis l’incendie majeur dans les locaux en 2017. L’accord prévoit le déblocage immédiat de moyens financiers pour l’achat de matériels, pour palier au déficit chronique de moyens. Il doit aussi permettre la mise en place de nouvelles dispositions en matière de ressources humaines, dont la création de postes, l’organi- sation de concours pour la montée en compétences des agents, et d’études supplémentaires pour envisager la relocalisation des ser- vices, tel que le pôle parent-enfant. Certains des services fonction- naient en service minimum, et pour beaucoup, délocalisés.

Pour la direction, M. Gérard Cottelon précise : «c’est un accord que nous n’aurions pas pris si nous n’avions pas consi- déré qu’il était tenable», le jugeant par ailleurs équilibré. L’intersyndicale par la voix de Freddy Manioc a salué «un état des lieux exhaustif de la situation du CHU. C’est un sujet important qui touche à la vie», «c’est vrai que le conflit était long, mais il fallait que l’on se comprenne», ajoute-t-il. Il faut signaler la forte mobilisation des Guadeloupéens dans toute sa composante aux côtés des travail- leurs de la santé, durant ces deux mois de crise, car il s’agit véritable- ment de défendre le droit à la vie. Ce conflit n’est que le résultat et l’échec de la politique de santé du gouvernement, d’autant plus que cette situation n’est pas propre à la Guadeloupe, puisqu’en France les services des urgences et d’autres hôpi- taux sont sur le pied de guerre depuis plusieurs mois. Dès lors, il est important que nos responsables politiques conçoivent qu’il ne s’agit pas de quémander quoi que ce soit, mais de demander tout simple- ment à l’Etat français compé- tent en la matière d’assumer ses responsabilités régaliennes. L’intersyndicale se dit «véyatif» et vigilant, s’agissant du suivi et de l’application de l’accord pro- gramme étalé sur 5 ans.