La Gwadloup sé tan nou, an nou pwotéjé’y !

On se souvient de ce slogan scandé à tue-tête en 2009, durant les 44 jours de mobili- sation contre la pwofitasyon dans les rues de Pointe-à-Pitre et de Basse-Terre. L’image qui ressort de cette mobilisation, c’est que le peu- ple guadeloupéen comme un seul homme s’est redressé pour défendre ce pays qui lui tient tant à coeur. En revanche, en matière de protection de l’environnement on est bien loin du compte.

S ouvent, en se baladant à tra- vers les communes, que ce soit en zone urbaine ou en zone rurale, le constat est le même, on découvre des voitures abandonnées dans des espaces publics ou privés. La Guadeloupe est belle, n’en faites pas une poubelle, chantait, Fancky Vincent avec les Viking de la Guadeloupe. Malheureusement, l’appel lancé à travers la musique qui dit-on adoucit les moeurs n’a trouvé aucun écho auprès de ceux qui pol- luent le pays. On a le sentiment que certains prennent la posture de locataires et ne se soucient guère de ce qu’adviendra ce territoire. Est-il encore possible de rectifier le tir en rééduquant ces hommes et ces femmes descendants et héri- tiers des AFRèS, lesquels ont gagné ce territoire au prix de grandes souf- frances et de leur vie. Il est désolant de constater une forte dégradation de la nature avec une pollution de l’environnement dans les communes, par l’existence de vieux véhicules, des épaves même à l’intérieur des terres. Il y a trop de déchets de toutes natures qui jon- chent le sol. Les pouvoirs publics doivent prendre des mesures éner- giques pour éradiquer ce fléau puisqu’ils ont des leviers juridiques à leur disposition. Parallèlement, il y a un travail de prise de conscience à mettre en oeuvre pour dissuader le citoyen. Ces mesures concernent toutes les strates de la société guadelou- péenne, pour que naissent enfin une volonté collective de protéger l’environnement naturel. Les mairies doivent venir à la rescousse des foyers qui sont dans l’incapacité d’éliminer ces encombrants en procédant à leur enlèvement. Les voitures anciennes et abandon- nées, inutiles, cassées ou en ferraille sont un énorme problème car elles occupent de l’espace. Ces épaves constituent un danger pour l’environnement, car elles contiennent encore de l’essence, de l’huile, de l’acide de batterie, de l’an- tigel, du gaz de climatisation et d’autres produits chimiques toxiques qui peuvent s’écouler dans le sol ou s’évaporer dans l’air. Non seulement cela est mauvais pour la terre, mais cela peut aussi devenir une zone de nidification idéale pour les rats et autres ron- geurs de la région. Bien évidem- ment, ces rongeurs représentent un danger pour la santé humaine. En Guadeloupe les gens sont mal informés sur la marche à suivre pour se débarrasser de leur épave. Vu l’ampleur des dégâts, c’est la mise en oeuvre d’un plan Marshall qu’il faudrait pour donner un meilleur visage au pays, qui a une vocation touristique.