Adieu Tatane ! Ton souvenir restera longtemps dans nos coeurs

C’est avec une émotion difficile- ment contenue que nous avons accompagné à sa dernière demeure, la camarade Couriol Françoise Germanie, «notre Tatane», vétéran du Parti Communiste Guadeloupéen, pionnière de l’Union des Femmes Guadeloupéennes, qui a déplacé sous un soleil ardent, une foule impressionnante le samedi 28 septembre dernier.

Oui , ils étaient nom- breux : parents, fil- leuls, camarades, amies, voisins, clients… pour lui rendre un dernier hommage. Tatane était une «poseuse née», toujours pimpante, elle ne passait pas inaperçue. C’était une femme au grand coeur, volontaire, pleine d’assurance mais proche de sa famille, et aussi proche des gens et de tous ceux qu’elle côtoyait dans l’exercice de sa profession de com- merçante. C’était une «Mabo patentée» car elle avait à la fois l’élan du coeur et la prestance. Elle avait souhaité une cérémonie d’adieu empreinte des marques de sa longue vie militante au sein du Parti Communiste Guadeloupéen et à l’Union des Femmes Guadeloupéennes. Ce fut le cas en liaison avec sa famille. Autour de son cercueil, couvert de fleurs et resté ouvert, comme pour fixer à jamais dans les mémoires, l’image de Tatane, coquette, parée de ses plus beaux bijoux, les cama- rades et amies ont monté une garde d’honneur en signe de res- pect et de reconnaissance. L’éloge funèbre n’avait rien de funè- bre. Au contraire, c’était un grand moment de vie active qui se dérou- lait sous nos yeux. En effet, parler de Tatane en res- pectant les grands moments de sa vie, a été quelque chose de pétil- lant, car prononcé par Pauline Ibéné, présidente d’honneur de l’Union des Femmes Guadeloupé- ennes et Claudy Chipotel, dirigeant du Parti Communiste Guade-lou- péen, deux personnes qui l’ont bien connue, qui ont vécu à ses côtés, et qui se sont ingéniés à la faire revivre dans ses rôles d’actrice de théâtre, de reine de carnaval, de costumière…. sans oublier son audacieuse entre- prise «d’école payante» pour accueil- lir les touts petits à une époque où les classes maternelles n’existaient pas. Tatane n’a pas eu d’enfant. Mais elle a élevé ceux de sa famille, et tout particulièrement trois de ses neveux, qu’elle a couverts de ses soins attentifs et de son amour. Elle a eu de très nombreux filleuls, et c’est d’ailleurs, l’un d’entre eux, qui a tenu à rappeler la Mabo qu’elle a été, et à l’accompagner d’une chan- son très ancienne, qu’elle adorait, et que nous avons eu le plaisir de découvrir. Enfin, il fallait bien laisser partir Tatane, et c’est avec nos gorges nouées que nous avons entonné l’Internationale et sans doute au fond du caveau, Tatane chantait aussi, le poing levé.

P .C.G Section de Sainte-Anne C ellule Amédée Fengarol