L’IVG en question : Cri d’alarme en Guadeloupe

Le 26 septembre, Journée mondiale de la contraception a mis en relief des chiffres alarmants de l’interruption volontaire de grossesse (IVG). La Guadeloupe est particu- lièrement concernée par ces questions.

Le taux annuel de recours à l’inter- ruption volontaire de grossesse est supérieur à 37 pour 1000 femmes en âge de procréer sur les terri- toires de Guadeloupe Saint-Martin et Saint- Barthélemy (soit plus de 2 fois et demi celui de la France). Depuis sa création, l’UFG s’est inscrite dans la lutte pour l’émancipation de la femme, et l’accès à la contraception lui permettant d’avoir des enfants, quand elle le veut et si elle le veut, a été un volet important de cette lutte. L’application de la loi Simone Veil sur l’avortement a participé aussi à cette lutte de manière à aider celles qui réel- lement en ont besoin, quel que soit leur situation financière. Cependant, l’usage qui est fait actuellement de l’IVG est inquiétant, selon une informa- tion diffusée sur les ondes : «ce sont les jeunes filles adolescentes de 15/17 ans qui constituent le taux le plus élevé des prati- quantes». Le taux annuel de découverte de séropositivité serait comparable à celui de la région Ile de France. A la veille du 11 octobre «Journée interna- tionale de la jeune fille», il est important de sensibiliser les parents, et surtout les jeunes filles sur les conséquences d’une telle pra- tique susceptible d’hypothéquer leur vie de femme plus tard. Il est donc important d’en- courager, de convaincre les jeunes filles, à privilégier la contraception, afin d’avoir moins recours à l’IVG. Il faut que les femmes comprennent bien, qu’une IVG n’est pas un acte banal. Il faut le comprendre comme un ultime recours. Par contre, la contraception doit être la règle. Le Planning familial est une institution qui se trouve au service des jeunes filles et des femmes qui ont besoin d’aide pour organiser leur vie sexuelle, et éviter de prendre des risques inutiles.

L’UFG qui a beaucoup lutté pour que les femmes aient les moyens de maitriser leur procréation, notamment en dispo- sant d’informations fiables concernant la contraception et ses diverses méthodes, s’émeut profondément de la situation qui s’exprime à travers les statistiques de l’IVG en Guadeloupe. Elle appelle les familles à vaincre les tabous concernant l’éducation à la sexualité, et à ne pas hésiter à se faire aider dans ce domaine, en utilisant tous les moyens à leur disposition. Il existe un numéro vert anonyme et gra- tuit (0 800 08 11 11) pour répondre aux questions relatives à la sexualité, la contraception, l’IVG, les IST (infections sexuellement transmissibles). Au bout du fil, des conseillères conjugales et fami- liales basées en Guadeloupe, formées sur les questions de droits et de santé sexuelle, sont à l’écoute pour un accom- pagnement adapté, fiable et objectif. Le planning familial Guadeloupe anime éga- lement depuis peu, une page Facebook où le public trouvera des informations, des conseils de prévention, des articles… Des jeunes filles et des femmes responsa- bles, maitresses de leur sexualité, et sou- cieuses de leur bon état de santé, c’est un gage de succès pour notre pays. Pensons-y ! Et battons-nous pour qu’il en soit ainsi.

Lucette Manette (Union des Femmes Guadeloupéennes)