La transition énergétique : une chance pour la Guadeloupe et son économie

Cette transition énergétique, qui préoccupe l"ensemble des pays de notre planète, est pour la Guadeloupe un atout, sinon l’atout majeur qui nous permet- tra de dégager des ressources financières et ainsi accompa- gner notre développement.

L’ exploitation de nos res- sources naturelles (le soleil, le vent, la mer et la surtout la géothermie), nous propulse dans un monde qui permet à la Gua- deloupe de faire l’économie de l’achat, à prix exorbitant, de carbu- rants tels que le fuel ou le gasoil pour produire de l’électricité. Ayons en tête que la péréquation tarifaire (une expression de la soli- darité nationale instaurée en 1972 par Jacques Chirac), qui nous per- met de payer notre électricité au même prix que dans l’hexagone alors que le coût de fabrication est deux à trois fois plus élevé (source EDF et Revue des Dépenses 2017 du Gouvernement), risque fort de disparaître, avec pour conséquence, une multiplication de deux voire trois fois du montant de nos fac- tures d’électricité. Mais si la Guadeloupe produit, grâce à ses ressources naturelles, son élec- tricité propre sans avoir à acheter la moindre goutte de carburant (c’est un des éléments clés de la énergé- tique), les économies faites seront considérables, car aujourd’hui, la Guadeloupe est dépendante à 89% des importations de gasoil et de fuel pour produire son électricité et nous pouvons passer à 0%. Cet argent économisé pourra être réaffecté dans des investis- sements, et la suppression de la péréquation tarifaire sera bien moins impactante pour les ménages et les entreprises. Nous devons donc faire entrer la Guadeloupe dans le cercle vertueux de l’énergie-économie au sens «ESS» (Economie sociale et soli- daire) du terme. La production d’électricité propre est la seule production qui génère des dividendes, chaque année, et pendant plusieurs dizaines d’an- nées en fonction des contrats signés avec EDF. Les possibilités de financements, dédiés à ce basculement écolo- gique, tels que des fonds d’investis- sements internationaux, «fonds environnementaux» ou «fonds verts» sont accessibles à tous, par- tout dès lors que les projets répon- dent aux exigences de la production d’énergie propre et à son stockage. La France, l"Europe, et l"ONU encou- ragent la création localement de collectifs, de sociétés coopératives d’intérêt collectif (SCIC), d’initia- tives privées et publiques pour développer localement, et de manière citoyenne, la production d’énergie propre.

L’exemple de géothermie Bouil- lante doit nous servir de leçon et l’ensemble des Guadeloupéens doit être informé des possibilités de développement qu’offre cette transition énergétique. Ne laissons pas les multinatio- nales exploiter nos ressources naturelles comme la géothermie, pour nous les revendre sous forme d"électricité, à prix d"or, au profit de leurs actionnaires. Aujourd’hui, quelques Guadelou- péens ont compris cette opportu- nité et se sont résolument engagés dans cette transition énergétique. Guadeloupéens, Guadeloupéen- nes, ce grand basculement qu’est la production d’énergie propre est, grâce à NOS res- sources naturelles, une oppor- tunité pour le développement de notre territoire. Nous ne devons pas la laisser passer. Nous en avons les moyens.