Rencontre littéraire : «Tuez le député !»

Le jeudi 07 novembre 2019, l’écrivain et romancier Fred Le Breton a présenté son ouvrage intitulé : «Tuez le député !» édité aux éditions Nestor, aux mem- bres de l’UDAG (Union des Aveugles de Guadeloupe), autour d’un goûter littéraire. Ce titre, est manifestement un ordre émis puisque le verbe est à l’impératif présent. De qui provient-il ? Pour un meilleur éclairage, nous avons rencontré, l’auteur de l’ou- vrage M. Fred Le Breton qui nous en dit un peu plus.

Pouvez-vous nous présenter votre ouvrage intitulé : «Tuez le député !»

Fred Le Breton :C’est un ouvrage que j’ai écrit après les commémora- tions de 2012 à Deshaies. Chaque année, il y a une cérémonie pour rendre hommage à ceux qui sont disparus le 22 juin 1962 dans le crash de l’avion sur les hauteurs de la commune de Dehaies. Ce jour-là, il y avait un intervenant qui a parlé de faits troublants et de raison d’Etat. Cela m’a fortement interpellé. J’ai donc décidé de faire mes propres recherches. J’ai mené mon enquête aux archives natio- nales, départementales et à la bibliothèque nationale, ce qui m’a pris plusieurs années. J’ai pu recueil- lir un certain nombre d’informations et je me suis demandé comment faire pour les transmettre. D’où l’idée d’écrire un roman historique. Certes, j’ai modifié les patronymes et les toponymes, mais le fond est réel.

On a demandé à plusieurs per- sonnes de ne pas prendre l’avion. Le pilote était-il au courant ?

Non, certainement pas. Il a été dési- gné à la dernière minute pour pilo- ter l’avion. C’est un professionnel qui connaissait son avion. C’était un pilote chevronné de l’aviation, il était aussi l’ancien pilote du Général De Gaulle. Si jamais il avait su qu’il y aurait un attentat, il n’aurait pas voyagé.

Pensez-vous que c’est un crimed’Etat ?

Cette expression, je peux l’accepter. La question est de savoir à qui pro- fite le crime ? Manifestement on constate qu’il y a des faits trou- blants. On peut évoquer la raison d’Etat. Fallait-il supprimer 113 per- sonnes pour avoir une quiétude en Guyane ? La preuve c’est qu’une fois le député décédé, la Guyane s’est calmée pendant quelques années. Fallait-il cela pour avoir la paix ?

Vous pensez que le Guyanais JustinCatayé était visé ?

Tout à fait ! Albert Beville aussi était sous surveillance. Il lui était interdit de séjourner en Guadeloupe et pourtant il était du voyage. Il se ren- dait à une réunion à Basse-Terre pour le Front antillo-guyanais. Ils étaient plusieurs à réclamer ferme- ment l’indépendance de la Guadeloupe, de la Martinique et de la Guyane à l’époque.

Par rapport à tout ce qu’on a déjàlu autour de ce crash, peut-on dire que votre ouvrage est le plus complet ?

J’ai fait une longue enquête qui m’a prise plusieurs années, mais il y a toujours des fiches qu’on refuse de nous donner puisque certains de ceux qui ont fomenté cet attentat sont encore vivants.