Sanblé nou pli fò !

Il est aujourd’hui de notre responsabilité de Guadeloupéens de construire une société de progrès et de justice sociale, libérée du joug de la domination coloniale et à terme de l’exploitation capitaliste

I faut cesser de se voiler la face, la Guadeloupe s’enfonce dans une crise généralisée qui illustre l’échec du cadre en vigueur depuis 1946 et de ses conséquences catastrophiques pour toute la société guadeloupéenne.

La ligne de confrontation poli- tique et idéologique en Guadeloupe est celle qui oppose les assimilationnistes, partisans du droit commun français et européen aux anti- colonialistes qui veulent une rupture avec la domination coloniale de l’Etat français à l’encontre de notre pays et du peuple guadeloupéen.

Nous sommes à une étape décisive de notre histoire qui exige de sortir de l’assimila- tion colonialepour porter une réponse au pays, c’est la responsabilité de tous ceux qui se revendiquent de la lutte pour l’émancipation du peuple guadeloupéen.

Aucune classe, aucune force, aucune organisation, ne pou- vant assurer seule la défaite du colonialisme, dépassons les ambitions personnelles, sor- tons des postures, des divi- sions et des oppositions sté- riles, qui font le jeu du colo- nialisme, il est plus que temps de nous hisser à la hauteur de la responsabilité que nous impose la gravité de la situa- tion du pays.

J’appelle le peuple guadelou- péen, toutes les forces poli- tiques, sociales et culturelles engagées dans la lutte pour l’émancipation et la défense des droits du peuple guade- loupéen à s’accorder sur un projet commun guadelou- péen, c’est-à-dire sur une pla- teforme d’émancipation poli- tique, de développement éco- nomique, de justice et de soli- darité sociale, de valorisation culturelle et qui ouvre des perspectives au pays et aux générations qui viennent.

Il est aujourd’hui de notre res- ponsabilité de Guadeloupéens de construire une société de progrès et de justice sociale, libérée du joug de la domina- tion coloniale et à terme de l’exploitation capitaliste, une société intégrée dans son environnement géographique ouverte sur un monde régit par les principes de coopéra- tion, entre les hommes, les peuples et les nations.

L’avènement de cette Guade- loupe, n’est pas une utopie, mais procède de l’engage- ment et de l’unité d’action des organisations engagées dans les transformations sociales, et passe nécessairement par un accord politique sur l’objec- tif stratégique que nous assi- gnons aujourd’hui à notre lutte pour la décolonisation, sur les voies et moyens pour y parvenir et sur un projet glo- bal, capable d’entraîner l’adhé- sion et la mobilisation d’une majorité de notre peuple.