Réduction des déchets : Où en sommes-nous ?

La planification de la gestion des déchets est obligatoire depuis la loi du 13 juillet 1992, et depuis la loi NOTRe du 7 août 2015, la Région Guadeloupe est en charge du traitement des déchets. La législation s’est étendue depuis à la préven- tion de la production de déchets et donc à leur réduction.

C omme chaque année, le 15 novembre, s’est déroulée la journée mondiale du recy- clage organisée par le Bureau inter- national du recyclage (BIR) et la Guadeloupe n’y déroge pas.

C’est donc l’occasion de faire le point sur ce qui se passe en Guadeloupe et il faut bien le dire, vu les tas de déchets qui s’amoncellent aux bords de nos routes, on est en droit de penser, qu’effectivement, la réduction des déchets (qui pour- rait s’amorcer avec la réduction des importations, dans le cadre des déchets ménagers et agricoles) est un sujet qui devrait préoccuper cha- cun d’entre nous.

En attendant de voir s’améliorer la situation, la filière chargée du traite- ment semble bien à la peine notamment, concernant les dé- chets ménagers pour lesquels, en 2012, L’Ademe conseillait la mise en place d’au moins un point d’apport volontaire pour 500 habitants (une borne verre plus une borne embal- lages). Mais encore faut-il avoir les moyens de les acquérir.

En Guadeloupe, depuis 2013, seule- ment deux déchèteries ont été construites, venant s’ajouter aux six déjà existantes. Sachant qu’il y a trente-deux communes en Guadeloupe, on comprend aisément pourquoi certaines de ces déchèteries, comme celle de Capesterre Belle-Eau, sont déjà saturée. Ajouter à cela le ramassage des encombrants assez aléatoire au dire de nos concitoyens, le résultat ne se fait pas attendre : On voit se multiplier çà et là les dépôts sau- vages. Il s’agit de sacs poubelle ou d’encombrants, laissés aux pieds des points d’apports volontaires ou de tas de déchets déposés «anba bwa» ou en bord de route.

La loi NOTRe du 7 août 2015 a modifié les compétences en matière de planification de la gestion des déchets. La Région est désormais seule compétente en matière de planification des déchets.

Dans le cadre du Plan régional de prévention et de gestion des déchets, elle s’est fixée comme objectif de faire de la Guadeloupe un territoire avec «zéro déchet» d’ici 2035 ! Ce sont donc 17 déchèteries qui devront être opé- rationnelles dès 2022, et entre 20 et 29 d’ici 2028. Entre 2019 et 2020, ce sont 8 déchèteries qui doivent voir le jour en Basse- Terre. La volonté est donc pré- sente de voir les dépôts sauvages disparaitre.

Un des principaux objectifs dési- gnés dans le cadre de la gestion des déchets est de favoriser l’«économie circulaire» (fabri- quer-utiliser-réparer-réutiliser- recycler) qui vise à limiter la consommation et le gaspillage des ressources. D’où l’importance de la collecte et des initiatives publiques mais aussi privées en terme de recyclage et de réutilisa- tion. La collecte des déchets est donc un maillon très important de cette chaine vertueuse.

Mais de nombreux progrès (et pas des moindres) restent à faire car dans ce domaine aussi, le chevau- chement pose problème. Pour exemple, les EPCI organisent la col- lecte des containers et autres bornes d’apport volontaire, mais un sac poubelle ou un matelas aban- donnés au pied d’un point d’apport volontaire n’est pas de leur respon- sabilité. C’est à la commune de les ramasser car c’est un problème de salubrité publique. Mais là encore faut-il que les communes en aient les moyens financiers et matériels.

La limitation d’une part des impor- tations de produits alimentaires suremballés, la réduction de l’utilisa- tion de produits phyto sanitaires dans le cadre de l’agriculture, la mise en place de formation de mainte- nance d’appareils électroménager, et une organisation de nos institu- tions adaptée à notre territoire pourraient être un début de réponse à ce problème de réduction des déchets, et à la transition vers une économie circulaire.

A SAVOIR C’est quoi un déchet ? :«Tout résidu d’un processus de production, de transformation ou d’utilisation, toute substance, matériau, produit, ou plus généralement tout bien meu- ble abandonné ou que le détenteur destine à l’abandon» (Article L.541-1-1 du Code de l"environnement).

Qu’appelle-t-on le déchet ultime ? : La circu- laire d’avril 1998 complète la loi du 13-07- 92 «les déchets ultimes sont les déchets dont on a extrait la part récupérable ainsi que les divers éléments polluants…».