Camille Berchel serait-il mort assassiné ?

Vingt ans après la disparition du Docteur Camille Berchel, ils étaient plus d’une centaine, parents, amis, alliés, anciens collègues et anciens patients, venus lui rendre un hommage du souvenir, le samedi 23 novembre 2019, au cimetière de Pointe-à-Pitre.

C amille Berchel était profes- seur de médecine et de pédiatrie au CHU (centre hospitalier universitaire) Pointe- à-Pitre/Abymes et directeur de l’Unité de l’Inserm (Institut natio- nal de la santé et de la recherche médicale).

Vingt ans après sa disparition, la plaie est restée ouverte. La famille de Camille Berchel n’a toujours pas pu faire le deuil d’une mort qui reste troublante car non éluci- dée par la justice.

Durant ces 20 bonnes années écou- lées, la famille de Camille Berchel n’a eu de cesse à chercher la vérité et la justice de ce qui s’est réelle- ment passé ce 14 novembre 1999 à la plage du Souffleur à Port-Louis.

Au cimetière de Pointe-à-Pitre, une gerbe a été déposée sur le caveau familial. Il y eut ensuite une minute de silence et plusieurs témoignages. Le frère cadet de Camille, Max Berchel a dressé l’historique de tout ce qui s’est passé durant ces 20 ans pour faire jaillir la vérité. Il a fait ressortir les faiblesses de la justice dans ce dossier.

La presse de l’époque a semble-t-il, joué un rôle néfaste dans cette affaire. D’après Max Berchel, seul membre de la famille appelé par les gendarmes pour reconnaître la vic- time, sur les ondes, déjà on annon- çait que c’était un suicide.

Cette commémoration est orga- nisée dit-il, surtout pour affirmer à la population guadeloupéenne que le Dr Camille Berchel ne s’est pas suicidémais a bien été assassiné et que le ou les assassins courent toujours.

Vingt ans après, toujours les mêmes souffrances les mêmes émotions avec des témoignages poignants. La famille lance un appel à la popu- lation guadeloupéenne, à ceux qui étaient sur la plage et qui de loin ou de près ont assisté à la scène maca- bre. Elle les invite à les rejoindre même dans l’anonymat pour pour- suivre le combat entamé.

Après la cérémonie au cimetière, un cortège s’est formé et s’est dirigé en direction du tribunal de Pointe-à-Pitre, empruntant la rue principale et commerciale de la ville, la rue Frébault. Les manifes- tants scandaient tout le long du parcours «Vérité et justice pour le Professeur Camille Berchel». Arrivée devant le tribunal, d’où est marqué sur la façade de l’immeu- ble flambant neuf en toutes let- tres la devise de la République «Liberté, égalité fraternité».

La famille Berchel est venue avec tant d’autres déposer des fleurs blanches, pour réclamer une nou- velle fois que la vérité soit dévoilée et que la justice passe. Après une succincte prise de parole, chaque participant a déposé une fleur devant le parvis du Tribunal.

Les Berchel souhaitent la réouver- ture du dossier parce qu’ils esti- ment que la justice n’a répondu à aucune de leurs questions. En l’es- pace de 5 ans, 3 juges d’instruc- tion ont eu connaissance du dos- sier et tous les trois ont eu la volonté de clôturer l’affaire. D’après certains témoignages, Camille Berchel posait déjà les véritables problèmes que rencon- tre le CHU d’aujourd’hui.

Comme on dit : «Rien ne reste caché». D’après le témoignage de Max Berchel, c’est un assassinat, il y a des témoins oculaires. Certains se sont déjà manifestés en souhaitant rester dans l’anonymat. Il semble que tous les témoignages recueillis jusqu’à ce jour concordent.

Au cours de cette commémoration, plusieurs faits troublants ont été dévoilés ce qui renforce encore plus la détermination de la famille.

La famille promet de tout mettre en oeuvre pour rétablir l’image du Dr Camille Berchel et faire éclater la vérité au grand jour de manière à ce que les coupables soient punis.