Une réponse globale pour une attaque globale

Pour les salariés, avoir cons-cience de se faire abuser est la condition sine qua non pour réagir mais, de leur côté, patronat et gouverne- ments capitalistes usent de stratégies très effi- caces pour endormir ou annihiler la réaction des travailleurs qu’ils veu- lent duper pour mieux les exploiter.

M obiliser les masses est aujourd’hui une tâche très difficile. Toutes les organisations le disent, qu’elles soient syndicales ou politiques de travailleurs, elles se trouvent confrontées à cette difficulté.

Pourtant la pression destruc- trice qu’exerce le patronat sur les salariés, aidé en cela par les gouvernements capitalistes qui se succèdent, est de plus en plus forte, allant jusqu’à la disparition d’acquis sociaux qui auraient dû être inaliénables, mêmes s’ils sont «améliorables». Réforme de la fiscalité du capital, réforme de l’assurance chô- mage, réforme du code du tra- vail, réforme des retraites, réforme de la fonction publique.

Pour les salariés, avoir cons- cience de se faire abuser est la condition sine qua non pour réagir mais, de leur côté, patro- nat et gouvernements capita- listes usent de stratégies très efficaces pour endormir ou annihiler la réaction des travail- leurs qu’ils veulent duper pour mieux les exploiter.

L’une de ses stratégies, pour le patronat, consiste à employer un vocabulaire trompeur. Aujourd’- hui, les patrons n’ont plus d’em- ployés, mais des collaborateurs laissant ainsi penser qu’il y a une certaine égalité entre les deux parties, ce qui est bien évidemment faux.

Les intérêts moraux, à savoir l’envie de réussite et de prospé- rité de l’entreprise peuvent être identiques, mais les intérêts matériels, c’est-à-dire ce que vont y gagner chacun de leur côté, patronat et salariés, sont bien différents voire presque opposés. Mais, quel salarié va se mobiliser contre un patron qui le considère non plus comme son employé, mais comme son colla- borateur, et qui plus est, lui accorde une prime sur les résul- tats en find’année. Pour le salarié, qui trouve là une cer- taine satisfaction morale et matérielle, l’intérêt de se rap- procher des organisations syndi- cales pour se faire respecter et obtenir des revalorisations sala- riales devient secondaire.

De son côté, le gouvernement capitaliste qui enchaine les réformes les unes après les autres ne laisse que très peu de temps aux organisations syndi- cales et aux salariés pour analy- ser les changements qui leur tombent dessus. La masse de ces changements brutaux et d’informations à traiter et à analyser (comme par exem- ple la loi El Komry, laréforme du code du travail, ou la réforme de la fonction publique) ont créé un effet de sidération ne permettant pas aux organisa- tions de travailleurs d’organiser la riposte point par point.

Mais, il se pourrait que ce train fou de réformes, qui jusqu’à maintenant n’avait pas permis aux organisations syndicales et aux salariés de répondre à chaque attaque portée, soit le déclencheur d’une réponse glo- bale et d’une mobilisation uni- taire contre ce système soutenu par le gouvernement capitaliste d’Emmanuel Macron et Edouard Philippe qui, au nom du libéra- lisme économique, dessert les intérêts des travailleurs, des jeunes, et des retraités au profit d’entreprises et d’actionnaires invisibles pour nous, le com- mun des travailleurs.