Pourquoi pas des medecins cubains au CHU de Guadeloupe ?

Suite à l’annonce récente du Premier ministre Edouard Philippe sur la nouvelle réforme des hôpitaux, nous avons interrogé M. Gérard Cotellon, directeur général du CHU de Guadeloupe.

Le gouvernement est en train de mener une réforme des hôpitaux français. La Guadeloupe serait-elle concernée ?

Gérard Cotellon :Bien sûr. Nous som-mes bien évi- demment concer- nés parce que, si vous avez regardé cette réforme, pour l’instant ce sont des annonces avec un effort fait par le gouvernement sans précédent. Je n’ai pas d’exemple de par le passé d’un projet d’une prise en compte de la dette des hôpitaux.

En Guadeloupe, nous sommes en premier lieu, concernés par cela. Une des causes de souffrance dans ce CHU c’est une dette fournisseur qui est importante, qui crée d’énormes problèmes de trésorerie. Ces problèmes de trésorerie nous créent des problèmes d’approvi- sionnement, donc, le fait que gou- vernement ait annoncé que 10 mil- liards d’euros seront consacrés à la reprise de la dette, c’est quelque chose d’hyper important que nous allons regarder.

Par ailleurs, il y a un certain nombre de mesures pour les profession- nels de santé, qu’il s’agisse des médecins, des professionnels paramédicaux pour améliorer le niveau de salaire. Par exemple, il est prévu des augmentations salariales, notamment pour les aides-soignants qui prennent en charge les soins nursing, l’accom- pagnement des personnes âgées dans leur vie au quotidien. Et on sait que le niveau de salaire des aides-soignants est assez bas.

De mon côté, je regarde ce plan avec beaucoup d’espoir. En tout cas, pour ce qui concerne notre établis- sement. Après, il y a des choses qui sont propres à la Guadeloupe et à la Martinique qui n’apparaissent pas dans le plan, même s’il y a déjà des mesures qui sont en vigueur. Je pense notamment au sujet de l’at- tractivité médicale. On ne peut pas faire tourner un hôpital sans méde- cins et on sait que pour les garder, il faut pouvoir leur offrir de bonnes conditions de travail et salariale.

Concernant l’attractivité, avez-vous pensé faire appel aux médecins cubains ?On dit qu’ils sont intéressés mais on n’en sait rien. Je sais que c’est un projet qui a été porté par le sénateur Dominique Théophile, on attend de voir ce que ça va donner. Cependant, si vous inter- rogez URPS (Union régionale des professionnels de santé), les médecins libéraux, je sais qu’ils sont opposés à cela.

On a déjà des médecins cubains au CHU, notamment un au SAMU (Service d’aide médicale d’ur- gence). Il y avait une jeune chirur- gienne au CHU et qui est en poste maintenant à la clinique des Eaux Claires à Baie-Mahault.

Ceci dit, ce sont des profession- nels tout à fait bien formés et qui travaillent très bien. Peut- être que c’est une ouverture, il faut voir ce que ça donner.