De quoi accouchera le congrès prématuré du 20 décembre ?

A coup sûr d’un avatar. C’est-à-dire, d’une mésaventure, une péripétie. Car, la convocation de ce congrès par les exé- cutifs, en violation des résolutions du 15ème congrès est une insulte à la conscience des Guadeloupéens, un non-sens politique parce que ça jette encore davantage de discrédit sur les élus. Constatant, ce que tout le monde sait depuis six mois, qu’ils n’avaient pas mis en place la méthode adop- tée au dernier congrès. Le bon sens et le respect du pays, leur commandaient de reporter ce congrès après la période des élections municipales. Il n’y a aucune urgence, la ministre chargée de préparer ce projet de loi dit 3D : Démocratie - Décentralisation - Différenciation, qui semble aiguisé leur appétit, a déjà annoncé que les consultations dans les territoires, sur ce projet, ne commenceront qu’après le mois de mars 2020 et le débat parlementaire n’aura lieu que fin 2020. Alors pourquoi ces postures de timonier du changement institutionnel sous commandement de la garde présidentielle des macaronistes ? Là on baigne dans le ridicule ! Nous ne sommes pas surpris par ce qu’ici nous avions déjà dénoncé : l’enfumage de la résolution du 15ème Congrès.

Un XV ème Congrès de l’enfumage !

Résolutions du XV ème Congrès des 26 et 27 juin 2019 Les élus de la Guadeloupe réunis dans le cadre du XV ème Congrès des élus départementaux et régionaux en pré- sence de représentants des principales formations poli- tiques, de représentants de la société civile et d’experts,

Considérant la nécessité de reposer en Guadeloupe les questions fondamentales du développement et de la gouvernance locale,

Considérant les limites de la décentralisation et du cadre actuel de l’exercice des responsabilités locales,

Considérant le rôle et les attributions dévolus par la loi au Congrès des élus départementaux et régionaux,

Considérant les perspectives ouvertes par la réforme de la Constitution entreprise par le Gouvernement, visant notamment à introduire la notion de différenciation ter- ritoriale dans le texte fondamental,

Considérant que cette différenciation territoriale ouvre la voie à une meilleure et une plus large prise en compte de la réalité et des besoins des territoires locaux, tant du point de vue de leur organisation administrative que du point de vue de la domiciliation et l’exercice des responsabilités locales,

Considérant la nécessaire recherche de l’efficience des politiques publiques en vue de satisfaire de manière toujours plus efficace aux besoins et aux attentes de la population de la Guadeloupe, Décident :

RÉSOLUTION N° 1, RELATIVE À LA GOUVERNANCE LOCALE DE LA GUADELOUPE Les élus départementaux et régionaux réunis en Congrès les 26 et 27 juin 2019 se déclarent favorables à une évolution de la gouvernance locale de la Guadeloupe par la mise en oeuvre d’une plus grande différenciation territoriale, notamment pour ce qui concerne les politiques publiques de l’emploi, du déve- loppement économique et humain, de la fiscalité, de l’urbanisme et de l’organisation territoriale…

A cette fin, le Congrès des élus départementaux et régio-naux demande aux parlementaires de tenir compte des positions exprimées par ledit Congrès, à l’occasion des séances parlementaires et des dis- cussions avec le Gouvernement.

RÉSOLUTION N° 2, RELATIVE À LA MÉTHODE DE TRA- VAIL POUR DESSINER LES CONTOURS DE L’ÉVOLU- TION SOUHAITABLE DE LA GOUVERNANCE LOCALE

Le Congrès des élus départementaux et régionaux décide d’une méthode pour dessiner les contours de l’évolution souhaitable de la gouvernance locale consistant en la mise en place, dès le mois de juillet 2019, d’une commission ad hoc mixte composée à parité d’élus du conseil régional et du conseil départe- mental, avec les parlementaires et l’Association des maires, faisant appel à toute expertise par une démarche délibérative, devant donner lieu à un appel à contributions des partis et des corps organisés ainsi qu’à une large participation de la population.

Cette commission aura la charge de préparer les travaux du prochain Congrès organisé au second semestre 2019 par le Conseil régional et qui devra formuler des proposi- tions d’évolution de la gouvernance locale.